Robyn Orlin vient pour la première fois en France en avril 2000 à l’invitation de La Filature, scène nationale de Mulhouse avec « Daddy, I’ve seen this piece six times before and I still don’t know why they’re hurting each other... ». Le succès et la reconnaissance sont immédiats puisque la chorégraphe se produit tour à tour aux Rencontres chorégraphiques de Seine Saint-Denis, au festival Montpellier danse et au Théâtre de la Ville. En 2004, Robyn Orlin participe à l’inauguration du Centre national de la danse (CND) à Pantin, sous la forme d’une déambulation déjantée intitulée « ...and we decided to erect a monument to dance in France !!!!!! ». De septembre 2005 à fin 2007, la chorégraphe est accueillie en résidence au CND, période à la fin de laquelle elle présente à nouveau « Daddy, I’ve seen this piece six times before and I still don’t know why they’re hurting each other », la pièce marquant sa rencontre avec le public français.
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Orlin, Robyn
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Daddy, I’ve seen this piece six times before and I still don’t know why they’re hurting each other...
27 septembre 2011, par abdel -
We must eat our suckers with the wrapper on
28 septembre 2011, par abdelLe public français rencontre l’artiste sud-africaine Robyn Orlin en 2000 avec la pièce « Daddy, I’ve seen this piece six times before and I still don’t know why they’re hurting each other » traitant, au-delà d’un simple problème de logistique entre chorégraphe et danseurs, d’une réalité bien plus complexe : celle des relations humaines, notamment entre Blancs et Noirs, post-apartheid. Depuis cette pièce, l’on peut suivre au sein du paysage chorégraphique français le cheminement artistique de cette chorégraphe au ton grinçant, irritant, humoristique mais néanmoins emprunt d’espoir. Ici, ne serait-ce que par son titre, la pièce « We must eat our suckers with the wrapper on » (signifiant littéralement « nous devons manger nos sucettes avec l’emballage » et renvoyant explicitement au fait de se protéger d’un préservatif pendant l’acte sexuel) rappelle la manière et le style de la chorégraphe tout en opérant cependant un certain déplacement par rapport aux pièces précédentes, tant du point de vue de son contexte d’élaboration, de l’équipe de travail dont elle s’entoure, que de celui du sujet abordé et de son traitement. Le ton employé ici, soulignant la gravité du sujet, est tout aussi grinçant mais profondément bouleversant.
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Interagir avec le public : la technique Robyn Orlin
11 octobre 2011, par abdelL’une des spécificités du travail de la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin est la manière dont elle pense la relation au public et le soin avec lequel elle tente d’instaurer un dialogue avec lui. « Je souhaite que le public soit actif et réactif dans mes pièces, qu’il en soit aussi l’acteur. Qu’il participe au spectacle est le seul moyen pour lui d’agir sur celui-ci. » Il s’agit alors de penser le spectacle comme un échange, une conversation de sorte que le spectateur soit en mesure de prendre la parole, d’une façon discursive ou gestuelle, en somme qu’il prenne position de quelque façon que ce soit. « Pour moi, il est important de brouiller les frontières, les interprètes doivent savoir ce que c’est d’être dans le public et les spectateurs ce que c’est d’être sur scène. » « J’ai besoin de faire se rencontrer performers et spectateurs. C’est tenter de comprendre ce que peut signifier la mise en présence des uns et des autres, peut-être parce que je viens d’un pays où Blancs et Noirs ne se mélangeaient pas. » Aussi, bien au-delà de la question du rapport scène/salle ou public/artiste dans un contexte dédié à la représentation s’inscrit en filigrane celle, politique, du rapport des gens entre eux et de leur rapport au monde. Si cette problématique émerge depuis une situation politique précise, celle de l’Afrique du Sud post-apartheid, elle n’est pas sans faire écho dans chaque lieu où la chorégraphe et son équipe se produisent, tant en est large la portée et les effets et tant elle relève d’une certaine universalité. Par ailleurs, le seul fait de danser, de monter des projets chorégraphiques contemporains en Afrique du Sud - une entreprise peu soutenue -, constitue en soi un véritable acte politique, de résistance.
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Orlin, Robyn
28 septembre 2011, par abdelRobyn Orlin s’est formée en danse classique, puis en danse contemporaine. Après des études à la Royal Academy of Dance de Londres de 1965 à 1972, puis à la London School of Contemporary Dance de 1975 à 1979, Robyn Orlin rejoint le Market Theatre, scène alternative et contestataire du quartier de Newton à Johannesburg.
En 1985, elle retourne à l’université de Londres, auprès de la Laban School at Goldsmith College. De 1990 à 1993, elle part vivre aux Etats-Unis et suit un master au Fine Arts Institute de Chicago. Ce séjour est déterminant dans son parcours et le choix de ses orientations artistiques. Elle revient ainsi en Afrique du Sud avec la volonté de retourner au spectacle vivant, tout en développant, mais en nuançant, l’engagement politique de ses pièces.