En 2003, la chorégraphe Lia Rodrigues s’installe avec sa compagnie dans la favela De Maré, un bidonville
de Rio de Janeiro dont la population dépasse celle de plusieurs villes brésiliennes. Un ancien atelier de
construction de bateaux donné par un commerçant au CEASM (Centre d’études et d’actions solidaires de
Maré) transformé en maison de la culture tient lieu de résidence à la compagnie. Le temps de travail est
alors bien souvent utilisé à remettre en état le hangar afin que les danseurs puissent travailler dans des
conditions acceptables. De cette expérience naît la pièce « Incarnat » en 2005, produite dans le cadre du
Festival d’automne à Paris et de l’Année du Brésil en France.
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Rodrigues, Lia
Articles
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Incarnat
22 décembre 2011, par abdel -
Rodrigues, Lia
23 décembre 2011, par abdelNée à São Paulo, Lia Rodrigues commence la danse classique à l’âge de six ans sur les conseils de son
médecin qui considère cette pratique bienfaitrice pour le corps. Dix ans plus tard, lorsqu’elle est étudiante
en histoire à l’université de São Paulo, elle prend connaissance de la production contemporaine : « c’était le
début des années 1970 (...) J’ai vécu la contestation, la révolte face au régime militaire, les mouvements
hippies... La danse contemporaine connaissait alors ses premiers bouillonnements au Brésil, elle véhiculait
une dimension subversive puisqu’elle permettait de s’exprimer par le corps alors que seul l’écrit était
censuré. » L’émulation produite par l’opposition au régime politique donne naissance à de nombreuses
compagnies indépendantes. Lia Rodrigues n’échappe pas à la tentation et crée avec des amis le Grupo
Andança en 1977 reconnu dès l’année suivante « best new company » par l’association des critiques d’art
de São Paulo. -
Ce dont nous sommes faits
22 décembre 2011, par abdel« Ce dont nous sommes faits » répond à une commande faite à la chorégraphe brésilienne Lia Rodrigues pour la commémoration des 500 ans de la découverte du Brésil. La proposition est acceptée mais son énonciation pose rapidement problème : comment envisager cet événement comme une commémoration alors même qu’il a débuté par un génocide, la décimation des populations et cultures indigènes ? Aussi, comme pour la plupart de ses pièces, Lia Rodrigues prend le temps nécessaire pour la création (qui s’étale sur les années 1999 et 2000) et amorce son processus de travail en interrogeant la signification du terme « découvrir ».
L’autre point de départ de cette recherche est le questionnement qui anime Lia Rodrigues et son équipe, directement liées au champ artistique dans lequel ils s’inscrivent et à leur manière de s’y positionner - des interrogations autour des notions de citoyenneté, d’histoire, de mémoire, de la place et de l’intérêt de l’art du point de vue social.