En 1921, Isadora Duncan (1877-1927) est invitée par le commissaire à la Culture de la toute jeune Union soviétique, à venir fonder à Moscou une école de danse gratuite. C’est la consécration du rêve de toute une vie, celui d’une danse enfin accessible à tous(1). L’artiste américaine chorégraphie des danses de groupe sur des chants russes populaires ou révolutionnaires, notamment sur l’hymne communiste de l’Internationale. Ses étudiants les dansent en tournée à travers les républiques de (...)
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Suquet, Annie
Articles
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Isadora Duncan - La Mère
23 décembre 2011, par abdel -
Le Delsartisme
23 décembre 2011, par abdelProfesseur français de chant et de déclamation, François Delsarte (1811-1871) développe entre 1840 et 1870 une théorie de l’expression fondée sur le principe d’une correspondance entre geste et émotion. Son « système d’expression » est mis en oeuvre à travers des conférences et des démonstrations qui attirent un public nombreux et varié. Delsarte dispense son enseignement à Paris. Parmi ses élèves, on compte des chanteurs, des acteurs, des avocats, des hommes d’église, mais pas un seul (...)
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Isadora Duncan - Prélude
21 décembre 2011, par abdel« Prélude » est l’un des tout premiers solos créés par l’Américaine Isadora Duncan (1877-1927) sur une partition musicale non destinée à la danse. Cette appropriation par une danseuse d’une oeuvre dite de musique absolue, en l’occurrence le « Prélude n°7 en do mineur, op. 28 », de Frédéric Chopin, constitue un geste audacieux, voire sacrilège, dans le contexte culturel du tournant du siècle. Aux yeux d’une partie du public de l’époque, la grande musique était en effet cet art qui, dégagé (...)
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O Brother Sun and Sister Moon
23 septembre 2011, par abdelLe solo « O Brother Sun and Sister Moon », créé par Ted Shawn (1891-1972) en 1931, est le fruit d’une dizaine d’années de recherche sur la vie de saint François d’Assise. Le titre choisi par le chorégraphe américain pour cette danse, « plus chère à son coeur, confie-t-il, que toutes [ses] autres oeuvres »(1) , est une référence directe au « Cantique du frère Soleil » (ou « Cantique des créatures »), écrit en 1224 par le religieux italien saint François d’Assise. Dans ce texte, considéré comme le premier grand poème de la langue italienne, le fondateur de l’ordre mendiant des franciscains rend grâce à Dieu pour les merveilles de la Création : « Loué sois-tu, mon Seigneur / Pour toutes tes créatures / Et surtout Messire Frère Soleil / ... / Loué sois-tu, mon Seigneur / Pour Soeur la Lune et les étoiles. » Le solo de Ted Shawn s’inspire de ce cantique pour affirmer et célébrer le corps humain, tout particulièrement le corps dansant, comme une manifestation à part entière du divin.
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Ruth Saint Denis - Dance of the Day
23 septembre 2011, par abdelLe 25 novembre 1892, Ruth Saint Denis, appelée à devenir l’une des figures fondatrices de la danse moderne, n’est encore qu’une toute jeune adolescente lorsqu’elle assiste, médusée, à la représentation de the « Dance of the Day », donnée par Geneviève Stebbins (1857-v. 1914) au Madison Square Theatre de New York. Dans son autobiographie, écrite presque cinquante ans plus tard, en 1939, Ruth Saint Denis se souvient encore de l’effet saisissant produit par cette oeuvre, qu’elle décrit ainsi : « Au commencement de la scène, [Geneviève Stebbins] était allongée sur le sol, endormie ; puis, le soleil matinal la réveillait, et pour se baigner dans ses rayons, elle se dressait sur ses genoux, avec un adorable mouvement enfantin.
D’un pas léger et rythmé, elle signifiait le matin et le retrait de la lune. Ensuite commençaient les mouvements plus lents de l’après-midi, mêlés de tristesse au moment où les derniers rayons du soleil la ramenaient à genoux, puis à nouveau dans la posture couchée du sommeil. »(1) Pour Ruth Saint Denis, ce solo est déterminant : il va orienter toute sa carrière, en lui montrant le chemin d’une danse qui, affranchie du souci d’illustrer un texte (livret, poème...), raconte par le seul pouvoir d’évocation du mouvement et de son organisation dans le temps et l’espace. Le solo « Radha » qui, en 1906, lancera la carrière de Ruth Saint Denis et lui vaudra une réputation de pionnière, se situe ainsi dans la lignée de l’oeuvre de Geneviève Stebbins. -
Lamentation
23 septembre 2011, par abdelLe solo « Lamentation » est l’une des premières oeuvres véritablement originales de Martha Graham (1894-1991). Lorsqu’elle conçoit cette danse en 1930, la chorégraphe a déjà quitté la Denishawn School, berceau de sa formation, depuis sept ans(1). Elle a donné un premier récital indépendant en 1926, mais le style de ses danses est alors encore imprégné de l’exotisme caractéristique des productions de Ruth Saint Denis (1879-1968) et Ted Shawn (1891-1972), ses maîtres à la Denishawn. Deux ans plus tard, en 1928, Martha Graham a cependant éliminé les dernières traces de cette influence : son style personnel s’affirme dès lors avec force et cohérence.
L’enseignement aura largement contribué au processus d’émancipation de la danseuse. Dans le contexte difficile de la fin des années 1920 aux Etats-Unis - le crack boursier de 1929 achève de plonger le pays dans une crise économique et sociale sans précédent -, les danseurs gagnent péniblement leur vie. Martha Graham est contrainte d’enseigner pour compenser les faibles revenus de ses récitals. Engagée comme professeur de danse dans une école de musique, puis de théâtre, l’aspirante chorégraphe est confrontée à la nécessité de transmettre son art. Elle se lance alors dans un examen approfondi des principes et des moyens de la danse et en redéfinit radicalement les priorités. Dès la fin des années 1920, Graham accorde notamment une place beaucoup plus importante que ses prédécesseurs à la question du poids du corps et de la relation aux lois de la gravité dans l’outillage expressif et technique du danseur. Le travail au sol devient ainsi un fondement de sa technique. -
Back up
22 décembre 2011, par abdelEn anglais, « to Back Up » signifie retourner en arrière, remonter le temps, mais aussi, sauvegarder, dans le langage informatique. Avec « Back Up », le chorégraphe d’origine israélienne Haïm Adri(1) conclut une trilogie consacrée à la mémoire et intitulée « Bribes »(2). « "Back Up" s’attache à la mémoire du territoire israélo-palestinien, dit Haïm Adri, un territoire où la question de la mémoire collective versus mémoire individuelle, intervient de manière particulièrement violente. Les personnes ne font plus la différence entre ce qu’elles ont réellement vécu et ce que d’autres leur disent avoir vécu. La mémoire collective dérange le vécu personnel ». En Israël et en Palestine, « la politique ne lâche personne », constate le chorégraphe. Il s’ensuit « une réelle pénétration de la mémoire collective dans la mémoire individuelle », d’où une immense difficulté à se construire une parole, une trajectoire personnelle(3). Haïm Adri souhaite construire avec « Back Up » un lieu neutre où quatre interprètes palestiniens et israéliens travaillent ensemble à se réapproprier leur propre histoire.
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Danse serpentine (La)
23 septembre 2011, par abdelJusqu’en 1891, l’américaine Mary Louise Fuller, dite Loïe Fuller (1862-1928), poursuit une carrière plus ou moins couronnée de succès dans le circuit populaire du vaudeville. Elle joue la comédie et chante, mais elle ne dansera qu’à partir de 1890 ; année qui la voit s’initier à la skirt dance (danse de jupe), à Londres, berceau du genre. De retour aux Etats-Unis, c’est encore comme actrice qu’elle trouve à exercer ses talents. Elle est engagée dans « Quack Medical Doctor » (« Le Docteur Quack »), un divertissement théâtral dans lequel elle doit jouer une scène d’hypnose. Loïe Fuller a l’idée de mettre à profit sa toute récente expérience de skirt dancer : elle va s’efforcer de créer des effets fantasmagoriques à partir des mouvements de son costume.
Vêtue d’une robe arrangée par ses soins à partir d’une grande jupe hindoue en voile de soie, elle s’élance sur la scène que baigne une lumière verdâtre et tamisée. « J’essayais de me faire assez légère pour donner l’impression d’un esprit voltigeant obéissant aux ordres du docteur, raconte l’artiste dans son autobiographie, parue en 1908. Mais ma robe était si longue que je marchais constamment dessus et machinalement, je la retenais des deux mains et levais les bras en l’air, tandis que je continuais à voltiger tout autour de la scène comme un esprit ailé. Un cri soudain jaillit : "un papillon ! Un papillon !". Je me mis à tourner sur moi-même en courant d’un bout à l’autre de la scène, et il y eut un second cri : "une orchidée !". A ma profonde stupéfaction, des applaudissements nourris éclatèrent. » -
Self(ish) portrait
23 septembre 2011, par abdelEn 1995, lorsque João Fiadeiro (né en 1965) conçoit « Self(ish)- Portrait », il chorégraphie déjà depuis cinq ans à la tête de sa compagnie RE-AL(1). Quelques pièces de groupe ponctuent déjà le parcours de cet ex-danseur de la compagnie de Rui Horta et du Ballet Gulbenkian, notamment « Retrato da memoria enquanto peso morto » (Portrait de la mémoire en tant que poids mort), créée en 1990. Le chorégraphe portugais y explore la thématique de la peur et des limites corporelles et psychiques, à travers une danse très physique, marquée par l’influence de la « contact-improvisation »(2) et des méthodes de composition du danseur belge Wim Vandekeybus (né en 1963(3)). La démarche de João Fiadeiro est cependant encore tout à fait intuitive.
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Denishawn School
23 septembre 2011, par abdelL’été 1915 est marqué à Los Angeles par l’ouverture d’une nouvelle école de danse. Ses concepteurs, Ruth Saint Denis (1879-1968) et Ted Shawn (1891-1972), se sont mariés un an plus tôt. Si Ruth Saint Denis est une star de la danse depuis 1906 - date de création de son premier solo orientalisant, « Radha » -, Ted Shawn n’a fait ses débuts de chorégraphe qu’en 1913. Le couple rêve d’une école de danse d’un genre inédit. Selon Ted Shawn, la danse englobe « la façon dont tous les êtres humains, quelle que soit leur race ou leur nationalité, à n’importe quelle période de l’histoire, bougent en rythme dans le but de s’exprimer »