L’originalité de la méthode d’enseignement de la danse classique mise en oeuvre par Wilfride Piollet réside, entre autres, dans son refus d’utiliser la barre et le miroir, supports traditionnels dans l’enseignement de la danse classique académique. Elle substitue à ces deux supports une mise en relation et en opposition de points dans le corps, à partir desquels le mouvement s’organise. Cette ligne fictive entre deux points est appelée, selon les termes du poète René Char, une « barre flexible ». Cependant, il ne faut pas croire que ces points sont désignés au hasard dans le corps. Ils prennent sens dans une conception du corps proposée par Wilfride Piollet : un corps à « trois étages » matérialisés par l’étage de la tête, du coeur et du bassin.Cette conception du corps doit être envisagée à la lumière du parcours professionnel de cette artiste. En effet, sa pratique de la danse mêlée aux nombreuses rencontres qu’elle a pu faire lui ont permis d’entrevoir une autre façon de travailler et de s’échauffer en danse classique.
Accueil > Mots-clés > Auteurs > Tardieu, Nadège
Tardieu, Nadège
Articles
-
Barres flexibles (Les)
22 décembre 2011, par abdel -
Barre dans l’enseignement classique (La)
22 décembre 2011, par abdelDans les ouvrages du danseur et maître de danse August Bournonville (1760-1843), les exercices à la barre ne sont pas toujours jugés efficaces dans l’entraînement du danseur. Ils ne « sont nécessaires que pour peu qu’on veuille sans trop de fatigue se préparer à la leçon proprement dite. Les procédés forcés pour tourner les hanches et les pieds sont, à mon avis, loin d’être beaux, plutôt ridicules, indécents et presque toujours parfaitement inutiles ». La barre, si elle est utilisée pour maintenir le corps, n’est pas, à cette époque, un instrument indispensable. Elle est une étape dans l’éducation du danseur, mais elle ne permet pas l’acquisition des qualités premières telles que l’aplomb, la vigueur et la force.
-
Piollet, Wilfride
22 décembre 2011, par abdelWilfride Piollet est née le 28 avril 1943. De l’âge de deux ans, et jusqu’à son entrée à l’école de danse de l’Opéra de Paris en 1955, Wilfride Piollet découvre la danse par la méthode d’Irène Popard. Elle se souvient - raconte-t-elle volontiers - de la « jouissance que lui procuraient les exercices construits sur des contraintes rythmiques mêlant imagination et coordination du geste » ; de même elle garde en mémoire « le plaisir de danser en tunique de soie mauve avec les jambes nues, ce qui lui donnait, liée à cette technique tournée vers la joie du corps, une exaltante sensation de liberté ». Il arrivait que Madeleine Lafon, alors jeune étoile de l’Opéra de Paris et ancienne élève d’Irène Popard, vienne donner des cours aux élèves. Après avoir fait ses premiers pas chez Irène Popard, W. Piollet entre comme petit rat à l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris, à l’âge de douze ans.