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La Lettre de la danse (1985-1990)

La Lettre de la danse est la première des trois publications en série du Théâtre contemporain de la danse. Elle donnera lieu à onze parutions d’octobre 1985 à mars 1990. Elle se présente, dans son premier numéro, comme une lettre professionnelle « technique, sobre et concise », tentant de ménager un accès clair à « une masse considérable de données disparates », découlant notamment des nombreuses « nouvelles mesures prises par le Ministère depuis quatre ans ».
Le financement et la production de La Lettre de la danse engagent la SACD aux côtés du TCD. Le magazine Danser s’y impliquera aussi pour ses trois premiers numéros. Les livraisons successives tiendront presque toutes sur huit pages, et correspondront à l’objectif annoncé, avec, dès le premier numéro, un sommaire s’intéressant à la nouvelle loi sur la propriété littéraire, puis conseillant les compagnies sur les manières d’informer la presse de leurs activités et sur la réglementation des indemnités de déplacement. Le département danse de l’ANPE (futur Pôle Emploi) y présente lui-même ses activités (stages de formation), tandis qu’une autre page est dévolue à l’AFDAS (organisme de formation permanente dans le champ du spectacle vivant). Deux pages finales présentent les agences artistiques, les modalités d’obtention de la licence d’entrepreneur du spectacle, la relation agent-artiste-entrepreneur, etc.
De tels centres d’intérêt, qui ne connaîtront guère d’infléchissements tout au long de la série des numéros publiés, sont loin d’être anodins dans l’optique d’une histoire de l’administration culturelle, voire des politiques culturelles, mais aussi des pratiques professionnelles effectives des artistes et compagnies. A ce titre, on notera la publication, dans le n°8, d’un très long entretien croisé avec quatre administrateurs de compagnies [1] débattant du contenu et des conditions d’exercice de leur métier.
D’autres livraisons de La Lettre de la danse sont remarquables. Dans le n°4, en juin 1986, le dossier « TCD mode d’emploi », sur quatre pages, fournit un grand nombre d’indications sur l’activité effective de la structure. Le n° 8, en 1988, totalement atypique par l’élégance de sa présentation (papier glacé, cahier en accordéon), semble poursuivre des objectifs tout à fait distincts de ceux des numéros habituels, à la faveur de « L’année de la danse » impulsée par le ministère de la Culture. Un éditorial de Jack Lang, ministre de la Culture, semble adresser un signe politique particulier. Le ministre y déclare en effet adhérer au souhait que « le TCD puisse disposer bientôt à Paris d’un lieu destiné aux compagnies, aux créateurs et aux danseurs », projet auquel le directeur Christian Tamet, lui-même, donne un contour plus aigu, sous les termes de « Maison de la danse », dans l’entretien réalisé par Dominique Frétard figurant dans le même numéro.
Enfin, les n° 10 et 11 (octobre 1989 et mars 1990) comportent des textes développés sur l’activité pédagogique développée par le TCD. Ils sont rédigés par Jean Pomarès, alors chargé de ce secteur au sein de la structure. Leur contenu, sur un sujet toujours propice à moults débats, revêt un intérêt qui dépasse sans doute le seul TCD.

(Cf. Dossier numérique : Le Théâtre contemporain de la danse)


[1Marie Descourtieux (compagnie L’Esquisse Joëlle Bouvier-Régis Obadia), Christine Paly (compagnie Pierre Doussaint-Isabelle Dubouloz), Jean-Marc Urréa (compagnies Mathilde Monnier et Artefact-Marc Vincent-Jeannette Dumeix), Guillène Lloret (compagnie Ris et danceries).