Le travail de la citation

Parfois, la citation opère sur un mode plus latent, fantomal, voire spectral. C’est le cas de La Chance (2009) de Loïc Touzé, une pièce aux limites de la citation qui met en œuvre une « entredanse » généralisée. Les gestes des interprètes ne peuvent être attribués précisément mais ils semblent néanmoins émaner d’une culture chorégraphique commune et sont la manifestation de survivances inconscientes du passé. Afin de faciliter la plongée dans leur mémoire et la remontée de ces gestes, les (...)

Certaines citations sont plus troubles, plus complexes à analyser. Citer un artiste et/ou une œuvre, cela peut aussi consister à lui rendre hommage en inscrivant sa propre démarche dans une généalogie artistique. Voilà ce que propose Mark Tompkins dans ses Hommages (1998). Cette pièce se compose de quatre solos créés au fil d’une décennie : La Valse de Vaslav rend hommage à Vaslav Nijinski ; Icons, à Valeska Gert ; Under My Skin, à Joséphine Baker, et Witness, à Harry W. Sheppard. « En les (...)

Avec la crise dans la transmission et l’expérience moderne de la discontinuité s’inaugure la possibilité de la citation. Citer, au sens étymologique, c’est mettre en mouvement. Il y a là une force motrice, une puissance d’action : on prend une danse, on l’extrait d’un contexte et on la place dans un autre contexte sur lequel elle va agir. Il y a différentes formes de citation, de la plus explicite à la plus souterraine.