À bâtons rompus avec... avec Carolyn Carlson, ca juin 1973 (58’)

Carolyn Carslon est de ces artistes chorégraphiques que Lise Brunel aura le plus suivis [1]. Née en 1943 en Californie, elle danse, dès 1965, dans la compagnie d’Alwin Nikolais avec laquelle elle vient en France pour la première fois en 1968 au Théâtre des Champs-Elysées, lors du Festival international de la Danse, avant de revenir en 1969, au Théâtre de la Ville. Après s’être installée à Paris en 1970 avec le créateur lumières John Davis, Carolyn Carlson est bientôt engagée dans la compagnie d’Anne Béranger avec laquelle elle crée en 1972 Rituel pour un rêve mort qui la révèle au public français. La présente interview, à laquelle participe aussi John Davis, date probablement de juin 1973 alors que Carlson vient de prendre un “nouveau départ” avec la création de Densité 21.5. à l’Opéra de Paris du 24 mai au 26 juin 1973.

Densité 21.5. est un solo inscrit dans une soirée spéciale "Hommage à Varèse" qui comprend par ailleurs des œuvres de Felix Blaska, Janine Charrat, et Serge Keuten. L’entretien, qui paraîtra dans la revue HAD-international en septembre 1973, s’attarde longuement sur le choix musical de Carolyn Carlson : “Ce solo de flûte m’a suggéré un oiseau et je suis partie de cette sensation” déclare l’artiste. Cette “capacité à faire le vide” en étant attentif à ses propres sensations est une qualité qui, selon Lise Brunel, manque cruellement aux chorégraphes du ballet classique “paralysés par leur technique”.

La journaliste interroge l’artiste sur sa conception de la danse d’un point de vue philosophique. “Je m’intéresse effectivement beaucoup en ce moment au fait d’ÊTRE » – explique Carlson. « Mon inspiration pour Density 21,5 provient de la musique mais aussi de Nietzsche : pour moi, cet oiseau vole sans se préoccuper de savoir s’il va atterrir. En dansant j’essaie seulement de ressentir le moment où il vole et d’être moi-même dans cette sensation-là.”

La conversation aborde ensuite les questions de transmission et d’interprétation, et des différentes approches qu’en ont le ballet classique et le ballet moderne. Puis viennent les thèmes de l’improvisation et de la créativité des danseurs, à propos de deux pièces d’Alwin Nikolais dans lesquelles dansait Carolyn Carslon : Somniloquy (1971) et Kyldex (1973). Enfin, l’entretien finit par l’évocation d’Onirocri, la prochaine création de la danseuse avec le metteur en scène Antoine Bourseiller pour le festival d’Avignon.

JPEG - 165 kio
Carolyn Carlson - Densité 21.5 - Maison des arts (Créteil), mars 1976 / Fonds Jean-Marie Gourreau – Médiathèque du CN D

Manuscrit 1/3 de l’entretien avec Carolyn Carlson, ca juin 1973
Fonds Lise Brunel – Médiathèque du CN D
PNG - 480.7 kio
8 pages - Cliquer pour consulter le manuscrit

Manuscrit 2/3 de l’entretien avec Carolyn Carlson, ca juin 1973
Fonds Lise Brunel – Médiathèque du CN D
PNG - 387.3 kio
10 pages - Cliquer pour consulter le manuscrit

Manuscrit 3/3 de l’entretien avec Carolyn Carlson, ca juin 1973
Fonds Lise Brunel – Médiathèque du CN D
PNG - 337.3 kio
7 pages - Cliquer pour consulter le manuscrit


[1Le fonds d’archives de la journaliste ne compte pas moins de 7 entretiens de 1972 à 1990 et une cinquantaine d’articles