A posteriori

En 1985, un an à peine après la fondation de La Liseuse, sa compagnie, Georges Appaix adopte le principe de titrer ses spectacles en suivant les lettres de l’alphabet. La même année, il connaît ses premiers grands succès de chorégraphe avec la création d’ « Agathe » (inspirée du personnage de la soeur d’Ulrich dans « L’Homme sans qualités » de l’auteur autrichien Robert Musil) et surtout d’ « Antiquités » (réglée sur les vers de « L’Odyssée » d’Homère)(1). Dès lors, l’oeuvre de l’artiste d’origine marseillaise (né en 1953) ne cessera plus d’approfondir ses liens avec la langue poétique, entendue non seulement comme un creuset de significations, mais aussi de sonorités, de textures, de rythmes propres à résonner dans les corps. Comme pour souligner la constance de son imprégnation littéraire, le corpus chorégraphique d’Appaix s’est construit au fil du temps sur le mode d’un abécédaire. Depuis « Basta » (1989), « De et par » (1991), « Erre de Trois » (1991), « F. » (1992), etc., jusqu’aux pièces récentes telles que « Non seulement... » (2003), « Once upon a time » (2004) et « Pentatonique » (2005), aucune oeuvre n’a dérogé à ce principe.