Carlotta Ikeda, "Blackgreywhite"

L’ensemble de 27 cahiers personnels conservés dans les archives de la danseuse et chorégraphe japonaise Carlotta Ikeda (1941-2014) représentent une source très précieuse pour la compréhension de son parcours, de ses œuvres et de ses collaborations, tout autant que de l’évolution de sa pensée et de son imaginaire.

Dans ce onzième carnet, on peut voir la façon dont elle élabore sa première pièce en tant que chorégraphe à part entière, « Blackgreywhite » (1988), après plusieurs années à partager la direction de la compagnie Ariadone (compagnie exclusivement féminine créée en 1975) avec Ko Murobushi.

Elle cherche à la fois à y fixer son intention créatrice, la structure de la pièce, les parcours des interprètes ainsi que les dispositifs scénographiques et les costumes.

Imaginée pour 7 danseuses, la pièce résolument dénuée de toute référence sémantique, fait alterner solos de Carlotta Ikeda et tableaux de groupe dans un décor constitué de bambous suspendus et de néons verticaux, le fond de scène habillé de métal. Elle sera créée en décembre 1988 au Centre culturel du Maillon de Strasbourg et constitue aux yeux de la critique Yvonne Tenenbaum, « une sorte d’anthologie du butô de Carlotta » [1].



[1Pour la danse, janvier 1989