Œuvre emblématique du répertoire romantique, Giselle est chorégraphiée en 1841 pour l’Opéra de Paris par Jean Coralli et Jules Perrot. Coralli, maître des ballets, a réglé les danses d’ensemble et certains pas de deux. Il a chargé le maître de ballet Perrot de composer le rôle-titre et les variations dansées par Carlotta Grisi, celles des différents protagonistes, ainsi que les effets de machines et les scènes mimées. Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Théophile Gautier en écrivent le livret et Adolphe Adam la musique.
Une section lui est consacrée dans le recueil Les Beautés de l’Opéra ou chefs-d’œuvre lyriques (1845). Ce « panthéon de papier construit en l’honneur de l’art romantique » [1] évoque les œuvres lyriques et chorégraphiques ayant rencontré le succès dans les années 1830-1840. On y retrouve ainsi l’intrigue de Giselle ou les Wilis, « ballet-pantomime en deux actes par MM. de Saint-Georges, Théophile Gautier et Coraly », dans une mise en pages richement illustrée.
Comme d’autres triomphes, Giselle connaît rapidement des détournements comiques sous la forme de caricatures : Grise-aile, parodie de Giselle, paraît dès l’année de création du ballet dans le Musée ou Magasin comique de Philipon.
[1] Bénédicte Jarrasse, dans "Les Deux Corps de la danse : imaginaires et représentations à l’âge romantique", éditions du CND, 2017, p. 348. Dans cet ouvrage, l’auteure étudie les différentes facettes de la ballerine au XIXe siècle à travers ses représentations littéraires et graphiques.