Hexentanz

En 1913, Mary Wigman (1886-1973) quitte Hellerau, la célèbre école de rythmique dirigée par le musicien et pédagogue suisse Emile Jaques-Dalcroze (1865-1950) près de Dresde. Elle y a étudié deux ans, mais sort insatisfaite de cet enseignement qui, selon elle, met le mouvement au service de la musique et gomme la personnalité de l’interprète. Or Wigman a l’intuition que la danse peut se suffire à elle-même. Par le jeu de ses rythmes internes (respiratoires et physiologiques), le corps recèle sa propre musique et chacun possède la sienne : la danse doit pouvoir se fonder sur cette musicalité organique. Il faut l’explorer pour découvrir des potentialités de mouvement et d’expressivité inédites, loin des figures codifiées de la danse classique. Mary Wigman renonce à devenir professeur de rythmique et part en quête d’une nouvelle conception de la danse, émancipée de la musique.