Les archives d’Albrecht Knust

En 1993, le « désir commun de se confronter à des trajectoires chorégraphiques […] fondatrices de la modernité en danse » conduit quatre jeunes artistes français 3 à fonder un ensemble chorégraphique qu’ils baptisent « Quatuor Albrecht Knust ». Le choix de ce nom se veut un hommage « à celui qui développe le système d’écriture du mouvement, après que ses principes fondamentaux en furent exposés par Rudolf Laban »4. Ces quatre artistes cherchent en effet à retrouver un « accès » aux œuvres du répertoire historique grâce au système de notation du mouvement, et – par la restitution-reinterprétation des œuvres – visent à « maintenir ouvertes » les questions dont « la modernité inachevée » a fait d’eux de nouveaux « dépositaires ». Par le nom qu’ils donnent à leur quatuor, ces artistes – parmi lesquels trois notateurs en cinétographie Laban – soulignent toute l’importance pour la danse, et pour sa transmission, de l’œuvre d’Albrecht Knust, sans qui la notation labanienne n’aurait sans doute pas connu le développement et le succès qui seront les siens dès la fin des années 1920, et grâce auxquels chorégraphes et interprètes d’aujourd’hui peuvent approcher, comprendre, réinterroger et reconstituer des œuvres et exercices chorégraphiques déterminants pour l’histoire de la danse et de sa modernité...