Morts pudiques (Les)

« Les Morts pudiques », solo de Rachid Ouramdane, trouve son origine dans une recherche sur le net.
Curieux des représentations de la mort dans l’univers du web, le chorégraphe a commencé par entrer les
mots « jeune » et « mort » sur un moteur de recherche. Une avalanche d’informations a surgi : 76000
entrées connectant les deux thèmes ! En filtrant cette multiplicité, le chorégraphe a vu peu à peu émerger
un panorama d’attitudes et de réactions témoignant, dans la jeunesse actuelle, d’un imaginaire de la mort
puissant. Il a notamment constaté l’importance du thème du suicide, très présent dans les informations
circulant sur le net et témoignant d’une fascination morbide : suicides en direct sur le net, suicides collectifs
organisés au Japon via la toile, suicides des kamikazes musulmans... Si la mort est partout sur le net, elle
est pourtant étrangement déréalisée. Pour Rachid Ouramdane, les médias et la toile tendent à « vide[r] la
mort de son sens » en la traitant par la spectacularisation, la banalisation ou le déni. Avec « Les Morts
pudiques », Ouramdane cherche à réinvestir l’imaginaire de la mort de manière positive : il part à la
recherche de ce que l’idée de la mort « peut avoir de vitalisant » dans le monde d’aujourd’hui.