Présentation

A l’occasion de la mise en ligne de l’inventaire d’archives de l’Institut de pédagogie musicale et chorégraphique, la médiathèque a choisi de présenter, à travers ce nouveau dossier, cette association dont le Centre national de la danse est à bien des égards l’héritier.
A partir de 1991 et jusqu’à la dissolution de l’IPMC en 1995, Dominique Dupuy, responsable de la danse, met en œuvre des projets souvent pionniers et stimule la réflexion dans les domaines de la pédagogie, de la recherche, de l’édition et de la documentation en danse. Construit notamment à partir des archives sonores de l’association autour de quelques grands axes de réflexion (mémoire de la danse, écriture et danse, transdisciplinarité, enseignement de la danse), ce dossier permet de redécouvrir des activités qui préfiguraient les dispositifs et problématiques actuellement à l’œuvre dans le milieu chorégraphique.

La création de l’Institut de pédagogie musicale avait été initiée en 1983 par Maurice Fleuret, alors directeur de la musique et de la danse au Ministère de la culture. A son origine, cette association était dédiée uniquement à la musique (IPM). C’est en 1987, que la danse fut intégrée à la structure, conséquence de l’effervescence du monde chorégraphique des années 80 et d’un contexte politique favorable, tant pour la création que pour l’enseignement. L’Institut de pédagogie musicale devint IPMC : Institut de Pédagogie Musicale ET Chorégraphique. La récente loi sur l’enseignement de la danse du 10 juillet 1989 réglementant l’enseignement de la danse classique, contemporaine et jazz rendait particulièrement nécessaire le développement d’outils pédagogiques pour les écoles et les professeurs de danse. En mai 1991, Dominique Dupuy, nommé responsable de la danse, outre les missions confiées par le Ministère, mit en œuvre un certain nombre d’activités spécifiques à la danse dans le domaine de la pédagogie, de la recherche, de l’édition et de la documentation. Le dénominateur commun de toutes ces activités étant : susciter la réflexion, favoriser et nourrir les échanges de points de vue autour de la transmission de la danse dans ses différents contextes.

La Lettre d’information de l’Institut de pédagogie musicale et chorégraphique rendait compte des activités et des projets en cours, passés et à venir. Il y eut 16 numéros, d’avril 1990 à septembre 1995. En troisième page figurait l’éditorial du responsable de la danse.

Présentation des activités de l’IPMC par Dominique Dupuy (Réunion nationale des professeurs de danse, le 05 mai 1993) - 15 min :

Voici quelques unes des activités qui furent proposées par l’IPMC de 1991 à fin 1995.

Pédagogie

"Les Jeudis de l’Institut"

Plusieurs fois par an, ces rencontres rassemblaient autour d’un représentant de la Direction de la musique et de la danse et de Dominique Dupuy, cinq ou six acteurs du monde chorégraphique apportant informations et témoignages autour de sujets touchants à la pédagogie de la danse. Chaque Jeudi proposait une heure et demie de communications suivie d’une heure et demie de débats. Au début uniquement parisiens, les Jeudis se délocalisèrent à partir de la saison 1993-1994, et pour chaque thème eurent lieu à Paris et en région, en collaboration avec d’autres structures. Les activités édition et documentation de l’Institut participaient à ces rendez-vous réguliers en mettant à la disposition des participants les productions éditoriales et une bibliographie en relation avec la thématique du jour.

A partir de 1992, la Cinémathèque de la danse s’associa à l’Institut en concevant des projections d’extraits de films liés au thème des jeudis ("Jeudis-images"). L’Opéra de Paris quant à lui accueillit les Jeudis danse pour la dernière saison de l’IPMC (1994-1995) dans l’Amphithéâtre de l’Opéra-Bastille. A partir de l’automne 1995, les derniers Jeudis musique programmés par l’IPMC eurent lieu dans l’amphithéâtre du Musée de la musique en prélude du transfert des activités en tant que Centre de ressources musique et danse à la Cité de la musique, quelques mois plus tard.

Recherche

Les stages-colloques "Autres pas"

Ce colloque annuel trans-disciplinaire concentrait durant une semaine dans un projet global, tous les champs d’activités de l’IPMC. Des ateliers pratiques alternaient avec des temps de communications d’intervenants issus de différentes disciplines artistiques ou d’autres domaines. Créateurs, chercheurs, praticiens ou bien les trois à la fois, ils exposaient et confrontaient leurs expériences, avec pour objectif d’ouvrir une réflexion sur les fondements et les perspectives de la danse et de sa pédagogie.
Il y eut quatre éditions : en 1992 à Aix-en-Provence, en 1993 à Bruxelles en collaboration avec l’association Contredanse, en 1994 à Montréal au département danse de l’UQUAM (Université du Québec à Montréal) et en 1995 dans les locaux de l’association ARTA (Association de recherche des traditions de l’acteur) à la Cartoucherie de Vincennes.

Jackie Taffanel au colloque "Autres pas" à Montréal, 1994

« Fais-moi signe » (1993)

La notation de la danse était l’un des sujets qui tenait à cœur au responsable de la danse Dominique Dupuy.
Ce thème fut décliné en plusieurs temps dans le cadre de la Biennale du Val de Marne 1993, en collaboration également avec le CNSMDP (Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris), l’association CNEM (Centre national des écritures du mouvement) et la Fédération française des notations du mouvement. Tout d’abord, des ateliers de sensibilisation à la notation se déroulèrent pendant deux mois et demi dans des classes d’écoles primaires, de lycées et d’écoles de danse du Val-de-Marne. Des portes ouvertes furent organisées en fin de session. Un colloque intitulé : "De l’acte au symbole, du symbole à l’acte", à la lueur de ces expériences, proposa une réflexion sur la symbolisation, avec des interventions des danseurs-notateurs qui avaient mené ces ateliers, sous la houlette de Jacqueline Challet-Haas qui fit également une présentation de la cinétographie Laban suivie d’un extrait dansé d’une pièce du répertoire de Doris Humphrey d’après partition, interprétée par Dominique Brun, danseuse et notatrice.
Par ailleurs, un cycle de conférences sur les différents systèmes de notation eut lieu à la Bibliothèque-Musée de l’Opéra de Paris, où se tenait alors l’exposition "Danses tracées."
"Fais-moi signe, la suite" (1995) prolongea l’expérience de façon concrète sous la forme de nouveaux ateliers de sensibilisation en direction des publics scolaires ainsi que d’un cycle d’initiation à la notation Laban pour les enseignants. Enfin, une rencontre avec des compagnies de danse contemporaine, intégrant la notation dans leur démarche chorégraphique, telles que le Quatuor Knust, Instants d’Europe ou les Carnets Bagouet, conclut cette deuxième édition.

Edition

"Fureur de lire, fureur de danser"

Les 17 et 18 octobre 1992, l’Institut s’associa à la manifestation nationale "Fureur de lire" et collabora avec Martine Kahane, directrice de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra de Paris pour l’organisation de deux journées consacrées entièrement aux livres de danse. A l’Opéra Garnier, "Fureur de lire, fureur de danser" rassembla des danseurs pour une lecture de textes, des éditeurs pour présenter leurs publications sur la danse et des auteurs pour débattre de l’édition en danse et de l’écriture sur la danse.

Publications

Trois livres furent publiés par l’IPMC : François Delsarte : une anthologie, textes rassemblés et documentés par Alain Porte, le traité d’Agrippina Vaganova Principes du ballet classique : technique du ballet russe et La légende de la danse jazz par Eliane Seguin.
La revue trimestrielle Marsyas était entièrement consacrée à la pédagogie de la musique et de la danse. Chaque numéro traitait d’un thème commun aux deux disciplines. Des rubriques régulières rendaient compte des colloques ainsi que des dernières publications de livres. Marsyas demeure une référence dans le domaine de la pédagogie.

Documentation

Le Centre de documentation

Ouvert au public pour la consultation sur place d’un fonds documentaire sur la danse, il proposait aux enseignants, mais pas exclusivement, un accompagnement en matière de recherche d’information et de documentation. Il était associé aux manifestations publiques de l’IPMC en créant différents produits documentaires (bibliographies thématiques [Pistes documentaires], revues de presse, dossiers documentaires). Il organisait également des journées de technique documentaire afin de sensibiliser le public à ses usages (Les “Mardis de la doc” puis les “Journées techniques de la documentation”).