We must eat our suckers with the wrapper on

Le public français rencontre l’artiste sud-africaine Robyn Orlin en 2000 avec la pièce « Daddy, I’ve seen this piece six times before and I still don’t know why they’re hurting each other » traitant, au-delà d’un simple problème de logistique entre chorégraphe et danseurs, d’une réalité bien plus complexe : celle des relations humaines, notamment entre Blancs et Noirs, post-apartheid. Depuis cette pièce, l’on peut suivre au sein du paysage chorégraphique français le cheminement artistique de cette chorégraphe au ton grinçant, irritant, humoristique mais néanmoins emprunt d’espoir. Ici, ne serait-ce que par son titre, la pièce « We must eat our suckers with the wrapper on » (signifiant littéralement « nous devons manger nos sucettes avec l’emballage » et renvoyant explicitement au fait de se protéger d’un préservatif pendant l’acte sexuel) rappelle la manière et le style de la chorégraphe tout en opérant cependant un certain déplacement par rapport aux pièces précédentes, tant du point de vue de son contexte d’élaboration, de l’équipe de travail dont elle s’entoure, que de celui du sujet abordé et de son traitement. Le ton employé ici, soulignant la gravité du sujet, est tout aussi grinçant mais profondément bouleversant.