Interprètes et répertoire au tournant des années 1990

« Ouvriers de la danse », « interprètes-inventeurs » ou porteurs de répertoire : quel rôle pour les danseurs au sein de la création chorégraphique française ? A ce moment-clé du tournant des années 1990, le débat s’engage publiquement.

Emergence de compagnies de répertoire

Introduction

Au tournant des années 1990, le répertoire chorégraphique devient un objet d’appropriation de la part des interprètes. Ce phénomène est particulièrement visible au sein de deux compagnies de danse : le Ballet Atlantique-Régine Chopinot (BARC) et les Carnets Bagouet. C’est, en effet à la fin de l’année 1992 que Régine Chopinot, encouragée par son administrateur Michel Sala, choisit de faire du Centre chorégraphique national, dont elle a pris la tête en 1986, "un ballet contemporain de création et de répertoire". C’est sur cette lancée qu’en 1994, elle suscitera la créativité de ses interprètes dans la série des Soli-Bach. Parallèlement, en avril 1993, des danseurs de la compagnie Dominique Bagouet, confrontés à la disparition soudaine de leur chorégraphe, décident de créer les Carnets Bagouet pour faire vivre et transmettre le répertoire de l’artiste. Cette recherche amènera d’ailleurs les deux structures à collaborer autour de la reprise du Saut de l’ange de Dominique Bagouet en 1994.