Yvonne Rainer, danseuse, chorégraphe et cinéaste, est née en 1934 en Californie, à San Francisco. Figure emblématique de la post-modern dance américaine, elle s’attache à faire émerger une nouvelle image du danseur, en rejetant la virtuosité et l’expressivité du corps. Elle participe aux collectifs The Judson Dance Theater et The Grand Union avant de se consacrer au cinéma expérimental en 1972.
Voulant d’abord être comédienne, Yvonne Rainer vient à New York en 1956. Mariée au peintre expressionniste abstrait Al Held, elle côtoie le milieu des plasticiens et rencontre notamment Robert Morris, Robert Rauschenberg et Alex Hay. En 1957, elle prend ses premiers cours de danse, avec Edith Stephen, elle a vingt-trois ans. En 1959, elle suit l’enseignement de Martha Graham et de Merce Cunningham, elle se forme également en technique classique et décide de se consacrer à la danse. En 1960, elle participe à un atelier dirigé par Anna Halprin en Californie, et, de retour à New York, suit le cours de composition de Robert Dunn. Ces deux propositions l’ouvrent à des pratiques décisives pour son approche de la chorégraphie. Anna Halprin insiste sur la notion de tâche et sur l’attention portée à l’action en train de s’effectuer. Robert Dunn s’attache à la structuration de la danse à partir d’une donnée simple ou de procédés aléatoires.
Simone Forti, Steve Paxton, Trisha Brown, David Gordon et Deborah Hay participent également aux ateliers de Robert Dunn. Ces danseurs, qui ont entre vingt et vingt-cinq ans, s’immergent dans l’avant-garde artistique new-yorkaise de l’époque et, à l’initiative de Robert Dunn, présentent certaines des pièces qu’ils ont élaborées au cours des ateliers de composition. C’est le fameux concert de danse qui a lieu le 6 juillet 1962 à la Judson Memorial Church. Dans ces années, Yvonne Rainer est également interprète, notamment pour Simone Forti, James Waring, Aileen Passlof.
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Fontaine, Geisha
Articles
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Rainer, Yvonne
22 décembre 2011, par abdel -
Steve Paxton
11 octobre 2011, par abdelSteve Paxton (1939) est l’un des chorégraphes les plus radicaux de la post-modern dance américaine et le fondateur du contact improvisation. Il est né à Tucson, en Arizona, où il reçoit une formation de gymnaste ; il s’initie parallèlement à la danse classique et à la technique Graham. En 1958, il s’installe à New York et suit l’enseignement de José Limon et de Merce Cunningham. Un an plus tard, il danse dans la compagnie de José Limon. Il participe aux ateliers de composition de Robert Dunn dès 1960, et fait partie de la compagnie de Merce Cunningham de 1961 à 1965.
Steve Paxton participe à l’émergence du Judson Dance Theater. Comme beaucoup de danseurs de cette époque, il s’ouvre aux dispositifs mis en place par des plasticiens et s’en inspire pour créer ses pièces. Il se donne pour enjeu de faire perdre ses habitudes au public. Cette volonté de ne jamais s’enfermer dans une routine est constante chez lui, que ce soit au niveau de la création artistique ou des pratiques corporelles -
Dolled up
23 septembre 2011, par abdelEn 1999, Claudia Triozzi, alors lauréate de la Villa Médicis hors les murs, séjourne à Londres. Se promenant fréquemment dans la ville, elle est frappée par le nombre de boutiques qu’elle peut observer. « Que ferait une danseuse qui n’a plus envie de danser ? » se demande-t-elle alors. C’est une période où l’artiste se questionne sur son travail et cherche quel métier lui conviendrait si elle cessait de danser et de créer. Bénéficiant ensuite d’une résidence d’artiste à La Châtre, elle décide que ce questionnement sera le point de départ de sa prochaine pièce.
Claudia Triozzi doute réellement de l’activité à laquelle elle souhaite se consacrer et veut interroger les modalités d’apprentissage d’un nouveau métier. Cette problématique la pousse à sortir du studio de danse et à « mettre en scène le dehors »(1). Après avoir créé « Park », en 1998, où elle explorait les dérives possibles d’un univers féminin domestique, la chorégraphe va au-devant de différents commerçants pour élaborer « Dolled up ». Cette démarche lui permet de s’immerger dans un contexte social dont elle est curieuse et qui la repositionne en définitive dans son propre milieu, celui de la création artistique. -
Triozzi, Claudia
24 décembre 2011, par abdelClaudia Triozzi, danseuse, performer et chorégraphe, est née le 17 mars 1962 à Vimercate, en Lombardie.
Artiste jouant avec les limites du champ chorégraphique, elle se définit comme « une femme de la scène
». Elle glisse volontiers d’une pratique à une autre et introduit la vidéo, la photographie et le chant dans
ses créations. « Je tente de comprendre ma relation au monde, c’est une définition possible de mon travail
» dit-elle. Ses propositions associent l’intime et la mise à distance, la revendication et l’ironie, la prise de
risque et le détachement.
Dans les années 1990, ses premiers travaux (« Park », « Dolled up ») correspondent à une période où elle
se questionne sur son désir de danser. Elle crée ensuite plusieurs pièces où elle interroge les modes de
présence scénique allant jusqu’à dissimuler complètement les trois interprètes de « Opera’s Shadows »
créé en 2005. Peu soucieuse de chorégraphier au sens courant du terme, Claudia Triozzi part de son
expérience de danseuse pour explorer de nouveaux territoires et faire exploser les cadres de la
représentation. -
Journal d’inquiétude
23 septembre 2011, par abdelAprès « Tout ceci (n’) est (pas) vrai » (2003), le chorégraphe et danseur Thierry Baë crée en 2005 « Journal d’inquiétude », qu’il sous-titre : « Pièce impossible pour un danseur et ses doublures ». Le projet initial consiste à monter un solo, mais l’enjeu se déplace très vite. Au début de la pièce, le chorégraphe danse effectivement, tout en commentant à haute voix ce qu’il fait. Il s’encourage, se critique, se donne des conseils pour améliorer sa prestation. Cette danse semble pouvoir cesser à tout moment, l’interprète montrant des signes de fatigue. Le solo laisse alors place à un film qui se présente comme le journal de la création.