En anglais, « to Back Up » signifie retourner en arrière, remonter le temps, mais aussi, sauvegarder, dans le langage informatique. Avec « Back Up », le chorégraphe d’origine israélienne Haïm Adri(1) conclut une trilogie consacrée à la mémoire et intitulée « Bribes »(2). « "Back Up" s’attache à la mémoire du territoire israélo-palestinien, dit Haïm Adri, un territoire où la question de la mémoire collective versus mémoire individuelle, intervient de manière particulièrement violente. Les personnes ne font plus la différence entre ce qu’elles ont réellement vécu et ce que d’autres leur disent avoir vécu. La mémoire collective dérange le vécu personnel ». En Israël et en Palestine, « la politique ne lâche personne », constate le chorégraphe. Il s’ensuit « une réelle pénétration de la mémoire collective dans la mémoire individuelle », d’où une immense difficulté à se construire une parole, une trajectoire personnelle(3). Haïm Adri souhaite construire avec « Back Up » un lieu neutre où quatre interprètes palestiniens et israéliens travaillent ensemble à se réapproprier leur propre histoire.