Une réflexion sur la mémoire des œuvres en danse
Ce livre est né du souhait de travailler sur la mémoire des œuvres en danse, qui, contrairement à ce qu’on peut penser, ne sont pas par essence éphémères et ne sont pas destinées à disparaître, tout simplement parce qu’elles peuvent être reprises. Ce désir était lui-même stimulé par un constat assez simple : celui de l’intérêt, particulièrement visible en France notamment depuis les années 1990, du champ chorégraphique contemporain pour des danses et des répertoires passés. Pour résumer, différentes approches de la reprise coexistaient alors : il y avait, d’une part, des démarches exemplifiées par le Quatuor Knust, un collectif de danseurs qui partait de partitions chorégraphiques pour réactiver et citer des œuvres dont la transmission ne passait pas de corps à corps ; et, d’autre part, celle des Carnets Bagouet qui travaillaient à reprendre (« remonter » comme ils disaient) à travers une transmission de danseur à danseur les œuvres de Dominique Bagouet (mort en 1992), et ce faisant inventaient à leur façon une tradition orale. C’est dans cette tension entre ces deux types d’approches qu’ont émergé les deux lignes d’une recherche qui allait aboutir au projet Les Danses d’après, publié finalement sous la forme de deux livres.