b. Avec la partition et au-delà : la démarche du Quatuor Knust dans ... d’un faune (éclats)
La partition permet de séparer la danse de son interprète d’origine et offre la possibilité à des artistes d’aujourd’hui de reprendre des œuvres du passé en dehors de toute transmission orale, de corps à corps. Ainsi, à partir notamment de la partition chorégraphique en système Laban de L’Après-Midi d’un faune de Vaslav Nijinski, le Quatuor Albrecht Knust a conçu son spectacle … d’un faune (éclats) (2000). Cette pièce qu’on pourrait qualifier de « travail de création mémoriel » déborde l’interprétation de la seule partition et appelle la mise en scène de processus tels que la relecture, la sélection, le découpage, propres au travail de reenactment. En effet, au-delà des citations de la partition par les interprètes (un à cinq danseurs interprètent divers fragments de la partition), le matériau de la pièce a été composé à partir d’un vaste chantier d’improvisations issu de la mémoire même des danseurs qui donne ainsi accès à l’histoire de leur geste.
Les danseurs Loïc Touzé, Jennifer Lacey et Emmanuelle Huynh ont tous trois appartenu au Quatuor Knust (fondé en 1993 par Dominique Brun, Anne Collod, Simon Hecquet et Christophe Wavelet). Dans les années 2010, ils ont proposé des remontages du Faune dans l’esprit du travail mené au sein du collectif.
L’Après-Midi d’un faune de Vaslav Nijinski, 1912. Photos d’Adolphe de Meyer. Médiathèque du CND
Loïc Touzé et Anne Collod dans L’Après-Midi d’un faune, Musée Picasso, 2015. Photos de Jean-Marie Gourreau.
- Emmanuelle Huynh dans L’Après-Midi d’un faune, Scènes du geste, 2015.