A l’occasion de la première édition des Hivernales d’Avignon en 1979 et en réponse à une commande
d’Amélie Grand, alors directrice artistique du festival, Dominique Dupuy crée « Le Cercle dans tous ses
états ».
Cette création enchaîne les variations autour du cercle, découpées en six solos successifs lors desquels
différents objets sont vidés de leur fonction d’usage pour permettre au chorégraphe-interprète d’aborder ce
qui relève du cercle ou de la sphère : ainsi un panier-couffin, un escalier circulaire à trois niveaux, un
parachute, un gibus, une amphore, un tonneau etc... Le cercle est présent tant au niveau de la danse que
du décor, réalisé par Marcel Robelin, tandis que l’environnement sonore de Denis Dufour enveloppe le
spectateur. « A la fois le fond et la forme, le cercle est partout présent - tant au niveau de la danse que
dans le décor. Le danseur instaure avec lui - et c’est la base de l’argument - tout un tissu de relations qui
s’échelonnent de l’approche extérieure à la fusion concrète. En six tableaux, Dupuy propose aux
spectateurs de découvrir un univers différent dans lequel les choses sont dépouillées de leur sens habituel
[...]. Il prend "à corps" son matériel (cercles en bois, escaliers, couffin, vêtement, sol) et entame avec lui un
échange d’une qualité rare. »(1)
Dans les différents tableaux du spectacle, Dominique Dupuy endosse les rôles qui lui sont suggérés par
ses partenaires-objets successifs, intégrant ainsi leur influence dans une dynamique d’échange : «
Epousant la rondeur du couffin, faisant oublier les contraintes du bois en le rendant vivant, transformant
une jupe en instrument de musique qui claque comme un fouet aux clochettes multiples, [Dominique
Dupuy] permet l’alliance entre matières nobles et lui-même, sans qu’aucun ne soit réduit à l’état d’ "objet".
Le dernier tableau rejoint le premier, finissant ainsi le cercle que dessinait le spectacle. »(2)
Cette série de solos sera également présentée la même année, en 1979, au Théâtre de Lenche, à
Marseille.
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Dupuy, Dominique
Articles
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Cercle dans tous ses états (Le)
22 septembre 2011, par abdel -
Vanités en leur enclos
22 décembre 2011, par abdelEn 2003, âgés de plus de soixante-dix ans et après plus de cinquante ans de carrière, Françoise et Dominique Dupuy créent une nouvelle pièce, « Vanités en leur enclos », dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne. Cette pièce, dans laquelle ils sont également interprètes, voit le jour après que Françoise et Dominique Dupuy ont participé en 1999 à « La Danse du temps » de Régine Chopinot, et présenté une de leurs dernières créations, « Faits d’artifice », en 2001 avec le Ballet Atlantique.
Comme « Faits d’artifice » en 2001, « Vanités en leur enclos » est signée conjointement par Françoise et Dominique Dupuy. Ils renouent ainsi avec leur collaboration artistique et leur complicité d’interprètes alors qu’ils n’avaient pas chorégraphié ensemble depuis les années 1970.
La pièce est un quatuor formé du duo complice de Françoise et Dominique Dupuy et de deux jeunes danseurs, Paola Piccolo et Wù Zheng, qui sont également tous deux chorégraphes. Wù Zheng, issu de la danse traditionnelle chinoise et de la danse classique, se forme au Centre national de danse contemporaine d’Angers (CNDC) et est interprète de la compagnie Montalvo-Hervieu. Paola Piccolo s’est formée aux Rencontres internationales de danse contemporaine (RIDC) et est interprète pour différents chorégraphes (Martin Kravitz, Héla Fattoumi et Eric Lamoureux, Lena Josefson, Sidonie Rochon...) -
Visages de femmes
22 décembre 2011, par abdelPendant la guerre d’Algérie, en 1960, une campagne photographique est initiée par les autorités françaises dans un village au sud d’Alger afin de fournir à toutes les populations une carte d’identité en règle. Marc Garanger, photographe de profession et membre du contingent, est désigné pour accomplir cette mission. « Véritable "photomaton humain", [Marc Garanger] voit défiler devant lui plus de mille visages, dont une grande partie de femmes, des femmes qui se dévoilent pour la première fois devant un appareil photographique, devant un homme étranger à leur famille, devant un étranger, un soldat, un ennemi. » La mission se heurte à la volonté de ces femmes qui retournent au photographe la violence subie : « Devant cette sorte de viol, les visages sont identiques : austères, dignes, figés, le regard absent. »
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Trajectoires
23 septembre 2011, par abdel« Trajectoires » de Dominique Dupuy est créé au Centre culturel du Cours Julien à Marseille le 10 février 1981. Cette création qu’il interprète lui-même sur l’oeuvre électro-accoustique d’Igor Wakhévitch se compose de solos, reliés entre eux comme les différentes étapes d’une méditation sur le temps : « Réflexion sur le temps, réflexion sur la fatalité. Réflexion imprégnée d’un parfum léger d’hindouisme, à laquelle sa tenue même n’est pas étrangère, ni la musique de Wakhévitch qui, lui-même, en est profondément marqué. » Découpée en quatre parties, l’oeuvre se compose d’un prologue, de deux chapitres et d’un épilogue.