Une interprète pour trois chorégraphes Un solo en forme de triptyque
« A titre provisoire » met en perspective trois univers chorégraphiques à travers une seule interprète : Françoise Leick. Julyen Hamilton, Karim Sebbar et Maguy Marin lui ont chacun réglé un solo, en toute indépendance, mais à l’invitation de l’interprète. Présentées dans une même soirée, ces pièces chorégraphiques constituent les trois volets d’un solo au long cours. Le spectacle dure en effet deux heures, une gageure pour l’interprète.
Les protagonistes d’« A titre provisoire » se connaissaient déjà. L’idée de ce triptyque leur a donné l’occasion de se retrouver. Pour ce projet, Maguy Marin et Françoise Leick ont ainsi renoué un dialogue, jadis étiré sur quinze années de travail en commun. Françoise Leick et Karim Sebbar ont tous deux été interprètes dans la compagnie de Maguy Marin, avant de danser avec Julyen Hamilton. Cette rencontre a été déterminante pour Françoise Leick, comme pour Karim Sebbar, puisqu’en plongeant dans le travail de l’improvisateur anglais, ils ont, l’un et l’autre, trouvé l’orientation qui caractérise aujourd’hui leur approche chorégraphique, essentiellement fondée sur des démarches de composition instantanée. Ces convergences ne conduisent cependant à une aucune homogénéité de style.
Françoise Leick
Elle commence sa carrière d’interprète professionnelle au sein de la Compagnie Maguy Marin. Pendant quinze ans, elle y développe une recherche axée sur la construction de personnages et l’utilisation de la voix en relation avec le mouvement. En 1997, sa rencontre avec Julyen Hamilton l’oriente vers les pratiques d’improvisation et modifie sa conception de la composition, sans effacer son intérêt pour la dimension théâtrale de la danse. L’originalité du travail de Françoise Leick, qui a également été interprète pour Mark Tompkins, tient dans ce mélange. Elle signe aujourd’hui ses propres projets chorégraphiques. Pour « A titre provisoire », elle retrouve temporairement le travail d’interprète.
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Suquet, Annie
Articles
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A titre provisoire
27 juillet 2011, par abdel -
A quoi tu penses ?
21 décembre 2011, par abdelLe chorégraphe Dominique Boivin et l’écrivain Marie Nimier ont fait connaissance en 2003 à la Ferme du buisson, dans le cadre du festival Temps d’images. Pour la seconde édition de ce festival européen dédié à la rencontre entre les arts du spectacle vivant et ceux de l’image en mouvement(1), les organisateurs ont l’idée de composer des équipes d’artistes venus d’horizons différents, afin de favoriser des rencontres inattendues et de susciter des oeuvres délibérément hybrides. C’est ainsi que Dominique Boivin, Marie Nimier et le vidéaste Joël Calmettes se voient proposer un chantier de création en commun. A eux de définir la nature du projet et de trouver un terrain de dialogue fructueux.
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Aicnêtsixe
22 décembre 2011, par abdelPremier volet d’un projet en deux temps, « Aicnêtsixe » (« Existência », écrit à l’envers ) est l’aboutissement d’un processus de travail mené à partir de la méthode de composition en temps réel, formulée par João Fiadeiro depuis 1997. Le chorégraphe portugais a élaboré sa méthode à travers des solos (voir « Self(ish)-Portrait »), avant de l’appliquer à des pièces de groupe. « Aicnêtsixe » est l’un des premiers chantiers de recherche de grande envergure lancés par Fiadeiro pour explorer les principes de composition en temps réel dans le cadre d’une création collective. Dans sa phase finale, « Aicnêtsixe » rassemble une équipe de neuf personnes autour de Fiadeiro.
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Effroi
23 septembre 2011, par abdelSylvain Prunenec a notamment dansé pour Dominique Bagouet, Odile Duboc, Hervé Robbe, Nathalie Collantes, Loïc Touzé et Boris Charmatz. Il a aussi collaboré avec la poétesse Célia Houdart à plusieurs occasions. Acteur pour le cinéma, il a joué dans des films d’Oliver Ducastel, Jacques Martineau et Jean-Paul Civeyrac. Il travaille de manière régulière avec le musicien électronique Fred Bigot (nom de scène : Electronicat) et, depuis 2000, a tissé des liens avec des artistes africains, entre autres, la compagnie de danse éthiopienne Adugna community dance theatre company et la compagnie congolaise des Studios Kabako, dirigée par Faustin Linyekula.
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Vivant
28 septembre 2011, par abdel« Continuellement, viscéralement agités, nous ne tenons pas en place. Nous avons grandi à la va-comme-je-te-pousse, sans qu’on y prenne garde, avec excès, entre rudesse et oubli, jetés au hasard hors du cocon familial », constate Imed Jemâa à propos de sa jeunesse en Tunisie. La rue prend dès lors une importance capitale. Elle devient le lieu du rassemblement et de l’échange, mais aussi le lieu de la solitude et de la lutte. Aux yeux du chorégraphe, la rue est cet environnement, à la fois concret et symbolique, où se lisent les tensions, les fractures d’une société en proie au chaos, mais aussi ses élans les plus vigoureux, les plus porteurs d’espoir. « Comme si la rue résolvait tout, notre fougue et notre désespoir, notre détresse et ses dérives », ajoute le chorégraphe. « Vivant » est une mise en scène de l’énergie de la rue et de son désordre. Imed Jemâa s’est inspiré du comportement de la foule, mais il a aussi observé l’état des corps et des mouvements dans une métropole contemporaine déchirée par ses contradictions.
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Magyar Tancok
22 décembre 2011, par abdelEn 2004, à l’occasion d’un voyage en Hongrie, son pays natal, Eszter Salamon redécouvre la danse
traditionnelle hongroise, base de sa formation de danseuse. En effet, si Salamon est aujourd’hui reconnue
comme une interprète et une chorégraphe contemporaine, elle a pratiqué la danse traditionnelle de cinq à
vingt ans. Elle l’a ensuite abandonnée pendant quinze ans pour s’adonner à la danse classique d’abord,
puis à diverses formes de danse contemporaine.
En plongeant à nouveau dans les danses traditionnelles, Salamon a donc vécu un retour aux sources. Elle
a retrouvé intacte la jubilation de ces danses collectives. C’est d’ailleurs à ses yeux un aspect foncièrement
subversif de nombreuses danses traditionnelles que d’inviter au déferlement d’un plaisir partagé plutôt que
de « viser à la productivité ». Cette expérience a également permis à Eszter Salamon de renouer avec
un héritage familial, puisque ces danses lui ont été transmises par sa mère, professeur de danse folklorique
hongroise. -
Gnossienne
23 septembre 2011, par abdelC’est dans le cadre de son enseignement au sein de la Denishawn School que le danseur et chorégraphe Ted Shawn (1891-1972) pose la première pierre de ce qui deviendra le solo « Gnossienne ». Sous la responsabilité pédagogique de Ted Shawn, l’école propose une formation très éclectique et, au registre des « danses exotiques » ou « anciennes », une initiation à la « danse grecque ». Il faut entendre par là un style librement adapté des représentations observées sur une variété d’oeuvres d’art antique (vases, sculptures, fresques, etc.). En 1917, inspiré par les fresques du palais de Cnossos en Crète (ou Gnossos, d’où le terme « gnossienne ») - tout particulièrement par la fresque dite du « porteur de rython » - , Ted Shawn conçoit une série de mouvements pour servir de base à un exercice de classe.
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Récital de solos
23 septembre 2011, par abdelJusque dans la seconde moitié du XXe siècle, les solos de danse sont extrêmement rares en dehors du contexte du ballet. Le solo n’y est au demeurant nullement porteur d’une expression individuelle : conçu par un chorégraphe pour une étoile, il incarne les valeurs du groupe portées à leur apogée et prend sa place au sein d’une structure globale impliquant toujours un corps de ballet. Très différent est le type de solo qui émerge à travers la pratique amateur de la gymnastique harmonique, fort répandue dans la bourgeoisie américaine des années 1880-1890.
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Frontier
23 septembre 2011, par abdelLorsque le rideau se lève, en avril 1935, sur la petite scène du Guild Theatre de New York, le public découvre Martha Graham (1894-1991) dans un solo très différent de ce que la chorégraphe a créé jusque-là. Sa recherche s’oriente désormais dans une direction nouvelle. Le solo « Frontier » (frontière), dansé par la chorégraphe elle-même, rassemble les traits les plus marquants de ce changement. « Frontier » est une danse courte (six minutes et demie). Ce solo n’en inaugure pas moins un nouveau cycle dans l’oeuvre de la chorégraphe. Consacré à l’exploration de l’identité culturelle américaine, ce cycle durera dix ans. Mais en quoi « Frontier » est-il si différent des solos antérieurs de la chorégraphe ?
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Lunatique
23 septembre 2011, par abdelAprès avoir été interprète pour de nombreux chorégraphes(1), Sylvain Prunenec fonde sa compagnie, l’Association du 48, en 1995. C’est au sein de celle-ci qu’il crée désormais ses propres pièces, le plus souvent en collaboration avec d’autres artistes : musiciens, plasticiens, poètes... Les spectacles de Prunenec se revendiquent comme des laboratoires pluridisciplinaires. Quant à sa danse, elle est, depuis 1998, animée par un fort souci analytique, comme si le chorégraphe s’efforçait de traquer, recenser, décomposer et recomposer les moindres ressorts du mouvement. Où l’élan d’un geste trouve-t-il sa source ? Comment et selon quelles trajectoires traverse-t-il la matière corporelle ? Comment des vitesses, des qualités, des textures hétérogènes cohabitent-elles dans un même corps ? Quelles possibilités inaperçues peut-on débusquer derrière les enchaînements de mouvement les plus spontanés ? A partir de ces questions, Prunenec a élaboré une recherche chorégraphique singulière.