En 1913, Mary Wigman (1886-1973) quitte Hellerau, la célèbre école de rythmique dirigée par le musicien et pédagogue suisse Emile Jaques-Dalcroze (1865-1950) près de Dresde. Elle y a étudié deux ans, mais sort insatisfaite de cet enseignement qui, selon elle, met le mouvement au service de la musique et gomme la personnalité de l’interprète. Or Wigman a l’intuition que la danse peut se suffire à elle-même. Par le jeu de ses rythmes internes (respiratoires et physiologiques), le corps recèle sa propre musique et chacun possède la sienne : la danse doit pouvoir se fonder sur cette musicalité organique. Il faut l’explorer pour découvrir des potentialités de mouvement et d’expressivité inédites, loin des figures codifiées de la danse classique. Mary Wigman renonce à devenir professeur de rythmique et part en quête d’une nouvelle conception de la danse, émancipée de la musique.
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Figures du solo
Articles
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Hexentanz
23 septembre 2011, par abdel -
Dolled up
23 septembre 2011, par abdelEn 1999, Claudia Triozzi, alors lauréate de la Villa Médicis hors les murs, séjourne à Londres. Se promenant fréquemment dans la ville, elle est frappée par le nombre de boutiques qu’elle peut observer. « Que ferait une danseuse qui n’a plus envie de danser ? » se demande-t-elle alors. C’est une période où l’artiste se questionne sur son travail et cherche quel métier lui conviendrait si elle cessait de danser et de créer. Bénéficiant ensuite d’une résidence d’artiste à La Châtre, elle décide que ce questionnement sera le point de départ de sa prochaine pièce.
Claudia Triozzi doute réellement de l’activité à laquelle elle souhaite se consacrer et veut interroger les modalités d’apprentissage d’un nouveau métier. Cette problématique la pousse à sortir du studio de danse et à « mettre en scène le dehors »(1). Après avoir créé « Park », en 1998, où elle explorait les dérives possibles d’un univers féminin domestique, la chorégraphe va au-devant de différents commerçants pour élaborer « Dolled up ». Cette démarche lui permet de s’immerger dans un contexte social dont elle est curieuse et qui la repositionne en définitive dans son propre milieu, celui de la création artistique. -
Death of Adonis
23 septembre 2011, par abdelC’est dans la paisible retraite estivale de Mariarden, un village du New Hampshire abritant une colonie d’artistes de théâtre expérimental autour d’un centre d’art, que le chorégraphe américain Ted Shawn (1891-1972) trouve le temps, entre deux tournées de la Denishawn company et sans cesser ses activités pédagogiques(1), de régler pour lui-même le solo « Death of Adonis ». Nu, à l’exception d’une feuille de vigne judicieusement placée, le danseur se tient, au début de son solo, immobile sur un piédestal. Il est maquillé de blanc des pieds à la tête, son corps revêtant ainsi l’aspect d’une statue de marbre. Peu à peu, la statue s’anime : le danseur commence à respirer de manière visible, puis enchaîne au ralenti trente-deux poses. Inspirées de l’art antique (extrêmement en vogue au tournant des XIXe et XXe siècles), ces poses relatent des épisodes du mythe d’Adonis, dieu grec célèbre pour sa beauté et incarnant le principe mâle de la reproduction. Le solo « Death of Adonis » illustre une scène de chasse. Il se termine par une évocation de la mort du dieu, tué par un sanglier(2). La gravité des mouvements de Ted Shawn est soutenue par les accents de l’ « Adagio pathétique » de Benjamin Godard.
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Maroussia Vossen, danseuse piétonne
8 juillet 2013, par Juliette RiandeyAprès avoir découvert la danse à l’âge de 5 ans, comprenant dès lors que c’est dans le mouvement plutôt que dans la parole que résiderait son langage, Maroussia Vossen est formée à la technique classique auprès de Lucien Legrand de l’Opéra de Paris, puis dans le cadre de l’association « Danse et culture » créée par Jean Dorcy, mais elle s’imprègne également d’autres techniques avec des personnalités aussi diverses que Ginette Bastien, Linda Diamond, Trudy Kressel ou Herns Duplan. En 1974, elle fait ses débuts en scène avec le danseur et chorégraphe japonais Hideyuki Yano, récemment installé en France.
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A titre provisoire
27 juillet 2011, par abdelUne interprète pour trois chorégraphes Un solo en forme de triptyque
« A titre provisoire » met en perspective trois univers chorégraphiques à travers une seule interprète : Françoise Leick. Julyen Hamilton, Karim Sebbar et Maguy Marin lui ont chacun réglé un solo, en toute indépendance, mais à l’invitation de l’interprète. Présentées dans une même soirée, ces pièces chorégraphiques constituent les trois volets d’un solo au long cours. Le spectacle dure en effet deux heures, une gageure pour l’interprète.
Les protagonistes d’« A titre provisoire » se connaissaient déjà. L’idée de ce triptyque leur a donné l’occasion de se retrouver. Pour ce projet, Maguy Marin et Françoise Leick ont ainsi renoué un dialogue, jadis étiré sur quinze années de travail en commun. Françoise Leick et Karim Sebbar ont tous deux été interprètes dans la compagnie de Maguy Marin, avant de danser avec Julyen Hamilton. Cette rencontre a été déterminante pour Françoise Leick, comme pour Karim Sebbar, puisqu’en plongeant dans le travail de l’improvisateur anglais, ils ont, l’un et l’autre, trouvé l’orientation qui caractérise aujourd’hui leur approche chorégraphique, essentiellement fondée sur des démarches de composition instantanée. Ces convergences ne conduisent cependant à une aucune homogénéité de style.
Françoise Leick
Elle commence sa carrière d’interprète professionnelle au sein de la Compagnie Maguy Marin. Pendant quinze ans, elle y développe une recherche axée sur la construction de personnages et l’utilisation de la voix en relation avec le mouvement. En 1997, sa rencontre avec Julyen Hamilton l’oriente vers les pratiques d’improvisation et modifie sa conception de la composition, sans effacer son intérêt pour la dimension théâtrale de la danse. L’originalité du travail de Françoise Leick, qui a également été interprète pour Mark Tompkins, tient dans ce mélange. Elle signe aujourd’hui ses propres projets chorégraphiques. Pour « A titre provisoire », elle retrouve temporairement le travail d’interprète. -
Journal d’inquiétude
23 septembre 2011, par abdelAprès « Tout ceci (n’) est (pas) vrai » (2003), le chorégraphe et danseur Thierry Baë crée en 2005 « Journal d’inquiétude », qu’il sous-titre : « Pièce impossible pour un danseur et ses doublures ». Le projet initial consiste à monter un solo, mais l’enjeu se déplace très vite. Au début de la pièce, le chorégraphe danse effectivement, tout en commentant à haute voix ce qu’il fait. Il s’encourage, se critique, se donne des conseils pour améliorer sa prestation. Cette danse semble pouvoir cesser à tout moment, l’interprète montrant des signes de fatigue. Le solo laisse alors place à un film qui se présente comme le journal de la création.
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Danse, une histoire à ma façon (La)
22 septembre 2011, par abdel« La Danse, une histoire à ma façon » est un spectacle conçu et interprété en solo par Dominique Boivin.
Cette pièce retrace, sous forme d’une « mini conférence » dansée, les grandes étapes de l’histoire de la
danse depuis ses présumées origines préhistoriques jusqu’à nos jours à l’aide de citations, de projections
et d’accessoires.
Elle représente à ce titre « une évocation dépouillée de l’histoire de la danse, de la préhistoire à nos jours :
classique, néo-classique, expressionnisme, abstraction, rien n’échappe à Dominique Boivin dans ce
one-man show très personnel qui déjoue les pièges du commentaire orthodoxe et ne manque pas, à
certains moments de provoquer l’hilarité » -
Effroi
23 septembre 2011, par abdelSylvain Prunenec a notamment dansé pour Dominique Bagouet, Odile Duboc, Hervé Robbe, Nathalie Collantes, Loïc Touzé et Boris Charmatz. Il a aussi collaboré avec la poétesse Célia Houdart à plusieurs occasions. Acteur pour le cinéma, il a joué dans des films d’Oliver Ducastel, Jacques Martineau et Jean-Paul Civeyrac. Il travaille de manière régulière avec le musicien électronique Fred Bigot (nom de scène : Electronicat) et, depuis 2000, a tissé des liens avec des artistes africains, entre autres, la compagnie de danse éthiopienne Adugna community dance theatre company et la compagnie congolaise des Studios Kabako, dirigée par Faustin Linyekula.
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Je ne sais pas, un jour, peut-être
23 septembre 2011, par abdelAprès une collaboration artistique d’une dizaine d’années en compagnie du chorégraphe Andréas Schmid, Nathalie Pernette s’aventure seule sur les chemins de la création. Trois ans après la constitution de sa nouvelle compagnie en 2001 et la réalisation de trois pièces chorégraphiques (« Suites », en 2001, « Délicieuses », en 2002 et « Le Nid », en 2003), elle se confronte pour la première fois à l’exercice de l’autoportrait. La pièce qui en voit le jour s’intitule « Je ne sais pas, un jour, peut-être... », annonçant par la composition même de son titre une série de trois temps distincts.
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Dernier Spectacle (Le)
23 septembre 2011, par abdelCréé en 1998, « Le Dernier Spectacle » déjoue les codes qui régissent et fondent la représentation. Dès la première séquence, un interprète entre en scène habillé de manière ordinaire et déclare au public : « Je suis Jérôme Bel ». Puis, un autre interprète en tenue de sport et muni d’une raquette annonce : « I am André Agassi », avant de frapper quelques balles contre le mur du fond de scène. Ensuite, un interprète en costume d’époque se présente : « I am Hamlet ». Enfin, une danseuse affublée d’une perruque blonde et d’une robe blanche entre en scène et dit : « Ich bin Suzanne Linke » avant d’entamer un solo de danse. Ces quatre figures représentent une « savoureuse dissertation sur les différentes dimensions du spectacle aujourd’hui ».