En 1995, lorsque João Fiadeiro (né en 1965) conçoit « Self(ish)- Portrait », il chorégraphie déjà depuis cinq ans à la tête de sa compagnie RE-AL(1). Quelques pièces de groupe ponctuent déjà le parcours de cet ex-danseur de la compagnie de Rui Horta et du Ballet Gulbenkian, notamment « Retrato da memoria enquanto peso morto » (Portrait de la mémoire en tant que poids mort), créée en 1990. Le chorégraphe portugais y explore la thématique de la peur et des limites corporelles et psychiques, à travers une danse très physique, marquée par l’influence de la « contact-improvisation »(2) et des méthodes de composition du danseur belge Wim Vandekeybus (né en 1963(3)). La démarche de João Fiadeiro est cependant encore tout à fait intuitive.
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Textes
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Self(ish) portrait
23 septembre 2011, par abdel -
Rois
23 septembre 2011, par abdelAprès une carrière d’interprète, auprès de la Cie Fattoumi-Lamoureux puis de Catherine Diverrès, Cécile Loyer se tourne vers la chorégraphie. En 2000, elle crée sa propre compagnie C. Loy. Au cours de sa jeune carrière de chorégraphe, excepté un duo avec la danseuse japonaise Mitsuyo Uesugi, Cécile Loyer a exclusivement créé des solos. Après « Blanc » (2000), « Ombres » (2001), « Détail » (2002) et « Raymond » (2003), « Rois » est le cinquième essai de cette forme chorégraphique particulière.
C’est en avril 2004, que Cécile Loyer crée « Rois » au cours d’une résidence à La Porta de Barcelone. Co-produit par le lieu, « Rois » est également soutenu par le Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, par la Biennale du Val-de-Marne et le Centre national de la danse. -
Récital de solos
23 septembre 2011, par abdelJusque dans la seconde moitié du XXe siècle, les solos de danse sont extrêmement rares en dehors du contexte du ballet. Le solo n’y est au demeurant nullement porteur d’une expression individuelle : conçu par un chorégraphe pour une étoile, il incarne les valeurs du groupe portées à leur apogée et prend sa place au sein d’une structure globale impliquant toujours un corps de ballet. Très différent est le type de solo qui émerge à travers la pratique amateur de la gymnastique harmonique, fort répandue dans la bourgeoisie américaine des années 1880-1890.
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O Brother Sun and Sister Moon
23 septembre 2011, par abdelLe solo « O Brother Sun and Sister Moon », créé par Ted Shawn (1891-1972) en 1931, est le fruit d’une dizaine d’années de recherche sur la vie de saint François d’Assise. Le titre choisi par le chorégraphe américain pour cette danse, « plus chère à son coeur, confie-t-il, que toutes [ses] autres oeuvres »(1) , est une référence directe au « Cantique du frère Soleil » (ou « Cantique des créatures »), écrit en 1224 par le religieux italien saint François d’Assise. Dans ce texte, considéré comme le premier grand poème de la langue italienne, le fondateur de l’ordre mendiant des franciscains rend grâce à Dieu pour les merveilles de la Création : « Loué sois-tu, mon Seigneur / Pour toutes tes créatures / Et surtout Messire Frère Soleil / ... / Loué sois-tu, mon Seigneur / Pour Soeur la Lune et les étoiles. » Le solo de Ted Shawn s’inspire de ce cantique pour affirmer et célébrer le corps humain, tout particulièrement le corps dansant, comme une manifestation à part entière du divin.
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Lunatique
23 septembre 2011, par abdelAprès avoir été interprète pour de nombreux chorégraphes(1), Sylvain Prunenec fonde sa compagnie, l’Association du 48, en 1995. C’est au sein de celle-ci qu’il crée désormais ses propres pièces, le plus souvent en collaboration avec d’autres artistes : musiciens, plasticiens, poètes... Les spectacles de Prunenec se revendiquent comme des laboratoires pluridisciplinaires. Quant à sa danse, elle est, depuis 1998, animée par un fort souci analytique, comme si le chorégraphe s’efforçait de traquer, recenser, décomposer et recomposer les moindres ressorts du mouvement. Où l’élan d’un geste trouve-t-il sa source ? Comment et selon quelles trajectoires traverse-t-il la matière corporelle ? Comment des vitesses, des qualités, des textures hétérogènes cohabitent-elles dans un même corps ? Quelles possibilités inaperçues peut-on débusquer derrière les enchaînements de mouvement les plus spontanés ? A partir de ces questions, Prunenec a élaboré une recherche chorégraphique singulière.
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Lamentation
23 septembre 2011, par abdelLe solo « Lamentation » est l’une des premières oeuvres véritablement originales de Martha Graham (1894-1991). Lorsqu’elle conçoit cette danse en 1930, la chorégraphe a déjà quitté la Denishawn School, berceau de sa formation, depuis sept ans(1). Elle a donné un premier récital indépendant en 1926, mais le style de ses danses est alors encore imprégné de l’exotisme caractéristique des productions de Ruth Saint Denis (1879-1968) et Ted Shawn (1891-1972), ses maîtres à la Denishawn. Deux ans plus tard, en 1928, Martha Graham a cependant éliminé les dernières traces de cette influence : son style personnel s’affirme dès lors avec force et cohérence.
L’enseignement aura largement contribué au processus d’émancipation de la danseuse. Dans le contexte difficile de la fin des années 1920 aux Etats-Unis - le crack boursier de 1929 achève de plonger le pays dans une crise économique et sociale sans précédent -, les danseurs gagnent péniblement leur vie. Martha Graham est contrainte d’enseigner pour compenser les faibles revenus de ses récitals. Engagée comme professeur de danse dans une école de musique, puis de théâtre, l’aspirante chorégraphe est confrontée à la nécessité de transmettre son art. Elle se lance alors dans un examen approfondi des principes et des moyens de la danse et en redéfinit radicalement les priorités. Dès la fin des années 1920, Graham accorde notamment une place beaucoup plus importante que ses prédécesseurs à la question du poids du corps et de la relation aux lois de la gravité dans l’outillage expressif et technique du danseur. Le travail au sol devient ainsi un fondement de sa technique. -
Journal d’inquiétude
23 septembre 2011, par abdelAprès « Tout ceci (n’) est (pas) vrai » (2003), le chorégraphe et danseur Thierry Baë crée en 2005 « Journal d’inquiétude », qu’il sous-titre : « Pièce impossible pour un danseur et ses doublures ». Le projet initial consiste à monter un solo, mais l’enjeu se déplace très vite. Au début de la pièce, le chorégraphe danse effectivement, tout en commentant à haute voix ce qu’il fait. Il s’encourage, se critique, se donne des conseils pour améliorer sa prestation. Cette danse semble pouvoir cesser à tout moment, l’interprète montrant des signes de fatigue. Le solo laisse alors place à un film qui se présente comme le journal de la création.
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Je ne sais pas, un jour, peut-être
23 septembre 2011, par abdelAprès une collaboration artistique d’une dizaine d’années en compagnie du chorégraphe Andréas Schmid, Nathalie Pernette s’aventure seule sur les chemins de la création. Trois ans après la constitution de sa nouvelle compagnie en 2001 et la réalisation de trois pièces chorégraphiques (« Suites », en 2001, « Délicieuses », en 2002 et « Le Nid », en 2003), elle se confronte pour la première fois à l’exercice de l’autoportrait. La pièce qui en voit le jour s’intitule « Je ne sais pas, un jour, peut-être... », annonçant par la composition même de son titre une série de trois temps distincts.
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Hexentanz
23 septembre 2011, par abdelEn 1913, Mary Wigman (1886-1973) quitte Hellerau, la célèbre école de rythmique dirigée par le musicien et pédagogue suisse Emile Jaques-Dalcroze (1865-1950) près de Dresde. Elle y a étudié deux ans, mais sort insatisfaite de cet enseignement qui, selon elle, met le mouvement au service de la musique et gomme la personnalité de l’interprète. Or Wigman a l’intuition que la danse peut se suffire à elle-même. Par le jeu de ses rythmes internes (respiratoires et physiologiques), le corps recèle sa propre musique et chacun possède la sienne : la danse doit pouvoir se fonder sur cette musicalité organique. Il faut l’explorer pour découvrir des potentialités de mouvement et d’expressivité inédites, loin des figures codifiées de la danse classique. Mary Wigman renonce à devenir professeur de rythmique et part en quête d’une nouvelle conception de la danse, émancipée de la musique.
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Gnossienne
23 septembre 2011, par abdelC’est dans le cadre de son enseignement au sein de la Denishawn School que le danseur et chorégraphe Ted Shawn (1891-1972) pose la première pierre de ce qui deviendra le solo « Gnossienne ». Sous la responsabilité pédagogique de Ted Shawn, l’école propose une formation très éclectique et, au registre des « danses exotiques » ou « anciennes », une initiation à la « danse grecque ». Il faut entendre par là un style librement adapté des représentations observées sur une variété d’oeuvres d’art antique (vases, sculptures, fresques, etc.). En 1917, inspiré par les fresques du palais de Cnossos en Crète (ou Gnossos, d’où le terme « gnossienne ») - tout particulièrement par la fresque dite du « porteur de rython » - , Ted Shawn conçoit une série de mouvements pour servir de base à un exercice de classe.