Lorsque le rideau se lève, en avril 1935, sur la petite scène du Guild Theatre de New York, le public découvre Martha Graham (1894-1991) dans un solo très différent de ce que la chorégraphe a créé jusque-là. Sa recherche s’oriente désormais dans une direction nouvelle. Le solo « Frontier » (frontière), dansé par la chorégraphe elle-même, rassemble les traits les plus marquants de ce changement. « Frontier » est une danse courte (six minutes et demie). Ce solo n’en inaugure pas moins un nouveau cycle dans l’oeuvre de la chorégraphe. Consacré à l’exploration de l’identité culturelle américaine, ce cycle durera dix ans. Mais en quoi « Frontier » est-il si différent des solos antérieurs de la chorégraphe ?
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Textes
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Frontier
23 septembre 2011, par abdel -
F. et Stein
23 septembre 2011, par abdelCréé en 1983, « F. et Stein » compte parmi les premières créations de Dominique Bagouet et opère une rupture dans son oeuvre chorégraphique. Succédant à « Insaisies », une pièce au style épuré, le chorégraphe pousse la figure de la distorsion à son paroxysme dans le solo à deux de « F. et Stein ».
Outre la référence cinématographique à « Frankenstein », le titre de la pièce induit une dualité. Encadrés par la scénographie, composée de bâches en plastique, de Christine Le Moigne, les deux interprètes de « F. et Stein » contrastent de manière flagrante : d’un côté le danseur contemporain (Dominique Bagouet) et de l’autre un musicien rock (Sven Lava) avec sa guitare électrique. -
Effroi
23 septembre 2011, par abdelSylvain Prunenec a notamment dansé pour Dominique Bagouet, Odile Duboc, Hervé Robbe, Nathalie Collantes, Loïc Touzé et Boris Charmatz. Il a aussi collaboré avec la poétesse Célia Houdart à plusieurs occasions. Acteur pour le cinéma, il a joué dans des films d’Oliver Ducastel, Jacques Martineau et Jean-Paul Civeyrac. Il travaille de manière régulière avec le musicien électronique Fred Bigot (nom de scène : Electronicat) et, depuis 2000, a tissé des liens avec des artistes africains, entre autres, la compagnie de danse éthiopienne Adugna community dance theatre company et la compagnie congolaise des Studios Kabako, dirigée par Faustin Linyekula.
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Dolled up
23 septembre 2011, par abdelEn 1999, Claudia Triozzi, alors lauréate de la Villa Médicis hors les murs, séjourne à Londres. Se promenant fréquemment dans la ville, elle est frappée par le nombre de boutiques qu’elle peut observer. « Que ferait une danseuse qui n’a plus envie de danser ? » se demande-t-elle alors. C’est une période où l’artiste se questionne sur son travail et cherche quel métier lui conviendrait si elle cessait de danser et de créer. Bénéficiant ensuite d’une résidence d’artiste à La Châtre, elle décide que ce questionnement sera le point de départ de sa prochaine pièce.
Claudia Triozzi doute réellement de l’activité à laquelle elle souhaite se consacrer et veut interroger les modalités d’apprentissage d’un nouveau métier. Cette problématique la pousse à sortir du studio de danse et à « mettre en scène le dehors »(1). Après avoir créé « Park », en 1998, où elle explorait les dérives possibles d’un univers féminin domestique, la chorégraphe va au-devant de différents commerçants pour élaborer « Dolled up ». Cette démarche lui permet de s’immerger dans un contexte social dont elle est curieuse et qui la repositionne en définitive dans son propre milieu, celui de la création artistique. -
Death of Adonis
23 septembre 2011, par abdelC’est dans la paisible retraite estivale de Mariarden, un village du New Hampshire abritant une colonie d’artistes de théâtre expérimental autour d’un centre d’art, que le chorégraphe américain Ted Shawn (1891-1972) trouve le temps, entre deux tournées de la Denishawn company et sans cesser ses activités pédagogiques(1), de régler pour lui-même le solo « Death of Adonis ». Nu, à l’exception d’une feuille de vigne judicieusement placée, le danseur se tient, au début de son solo, immobile sur un piédestal. Il est maquillé de blanc des pieds à la tête, son corps revêtant ainsi l’aspect d’une statue de marbre. Peu à peu, la statue s’anime : le danseur commence à respirer de manière visible, puis enchaîne au ralenti trente-deux poses. Inspirées de l’art antique (extrêmement en vogue au tournant des XIXe et XXe siècles), ces poses relatent des épisodes du mythe d’Adonis, dieu grec célèbre pour sa beauté et incarnant le principe mâle de la reproduction. Le solo « Death of Adonis » illustre une scène de chasse. Il se termine par une évocation de la mort du dieu, tué par un sanglier(2). La gravité des mouvements de Ted Shawn est soutenue par les accents de l’ « Adagio pathétique » de Benjamin Godard.
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Danse serpentine (La)
23 septembre 2011, par abdelJusqu’en 1891, l’américaine Mary Louise Fuller, dite Loïe Fuller (1862-1928), poursuit une carrière plus ou moins couronnée de succès dans le circuit populaire du vaudeville. Elle joue la comédie et chante, mais elle ne dansera qu’à partir de 1890 ; année qui la voit s’initier à la skirt dance (danse de jupe), à Londres, berceau du genre. De retour aux Etats-Unis, c’est encore comme actrice qu’elle trouve à exercer ses talents. Elle est engagée dans « Quack Medical Doctor » (« Le Docteur Quack »), un divertissement théâtral dans lequel elle doit jouer une scène d’hypnose. Loïe Fuller a l’idée de mettre à profit sa toute récente expérience de skirt dancer : elle va s’efforcer de créer des effets fantasmagoriques à partir des mouvements de son costume.
Vêtue d’une robe arrangée par ses soins à partir d’une grande jupe hindoue en voile de soie, elle s’élance sur la scène que baigne une lumière verdâtre et tamisée. « J’essayais de me faire assez légère pour donner l’impression d’un esprit voltigeant obéissant aux ordres du docteur, raconte l’artiste dans son autobiographie, parue en 1908. Mais ma robe était si longue que je marchais constamment dessus et machinalement, je la retenais des deux mains et levais les bras en l’air, tandis que je continuais à voltiger tout autour de la scène comme un esprit ailé. Un cri soudain jaillit : "un papillon ! Un papillon !". Je me mis à tourner sur moi-même en courant d’un bout à l’autre de la scène, et il y eut un second cri : "une orchidée !". A ma profonde stupéfaction, des applaudissements nourris éclatèrent. » -
Ruth Saint Denis - Dance of the Day
23 septembre 2011, par abdelLe 25 novembre 1892, Ruth Saint Denis, appelée à devenir l’une des figures fondatrices de la danse moderne, n’est encore qu’une toute jeune adolescente lorsqu’elle assiste, médusée, à la représentation de the « Dance of the Day », donnée par Geneviève Stebbins (1857-v. 1914) au Madison Square Theatre de New York. Dans son autobiographie, écrite presque cinquante ans plus tard, en 1939, Ruth Saint Denis se souvient encore de l’effet saisissant produit par cette oeuvre, qu’elle décrit ainsi : « Au commencement de la scène, [Geneviève Stebbins] était allongée sur le sol, endormie ; puis, le soleil matinal la réveillait, et pour se baigner dans ses rayons, elle se dressait sur ses genoux, avec un adorable mouvement enfantin.
D’un pas léger et rythmé, elle signifiait le matin et le retrait de la lune. Ensuite commençaient les mouvements plus lents de l’après-midi, mêlés de tristesse au moment où les derniers rayons du soleil la ramenaient à genoux, puis à nouveau dans la posture couchée du sommeil. »(1) Pour Ruth Saint Denis, ce solo est déterminant : il va orienter toute sa carrière, en lui montrant le chemin d’une danse qui, affranchie du souci d’illustrer un texte (livret, poème...), raconte par le seul pouvoir d’évocation du mouvement et de son organisation dans le temps et l’espace. Le solo « Radha » qui, en 1906, lancera la carrière de Ruth Saint Denis et lui vaudra une réputation de pionnière, se situe ainsi dans la lignée de l’oeuvre de Geneviève Stebbins. -
Danse, une histoire à ma façon (La)
22 septembre 2011, par abdel« La Danse, une histoire à ma façon » est un spectacle conçu et interprété en solo par Dominique Boivin.
Cette pièce retrace, sous forme d’une « mini conférence » dansée, les grandes étapes de l’histoire de la
danse depuis ses présumées origines préhistoriques jusqu’à nos jours à l’aide de citations, de projections
et d’accessoires.
Elle représente à ce titre « une évocation dépouillée de l’histoire de la danse, de la préhistoire à nos jours :
classique, néo-classique, expressionnisme, abstraction, rien n’échappe à Dominique Boivin dans ce
one-man show très personnel qui déjoue les pièges du commentaire orthodoxe et ne manque pas, à
certains moments de provoquer l’hilarité » -
Cercle dans tous ses états (Le)
22 septembre 2011, par abdelA l’occasion de la première édition des Hivernales d’Avignon en 1979 et en réponse à une commande
d’Amélie Grand, alors directrice artistique du festival, Dominique Dupuy crée « Le Cercle dans tous ses
états ».
Cette création enchaîne les variations autour du cercle, découpées en six solos successifs lors desquels
différents objets sont vidés de leur fonction d’usage pour permettre au chorégraphe-interprète d’aborder ce
qui relève du cercle ou de la sphère : ainsi un panier-couffin, un escalier circulaire à trois niveaux, un
parachute, un gibus, une amphore, un tonneau etc... Le cercle est présent tant au niveau de la danse que
du décor, réalisé par Marcel Robelin, tandis que l’environnement sonore de Denis Dufour enveloppe le
spectateur. « A la fois le fond et la forme, le cercle est partout présent - tant au niveau de la danse que
dans le décor. Le danseur instaure avec lui - et c’est la base de l’argument - tout un tissu de relations qui
s’échelonnent de l’approche extérieure à la fusion concrète. En six tableaux, Dupuy propose aux
spectateurs de découvrir un univers différent dans lequel les choses sont dépouillées de leur sens habituel
[...]. Il prend "à corps" son matériel (cercles en bois, escaliers, couffin, vêtement, sol) et entame avec lui un
échange d’une qualité rare. »(1)
Dans les différents tableaux du spectacle, Dominique Dupuy endosse les rôles qui lui sont suggérés par
ses partenaires-objets successifs, intégrant ainsi leur influence dans une dynamique d’échange : «
Epousant la rondeur du couffin, faisant oublier les contraintes du bois en le rendant vivant, transformant
une jupe en instrument de musique qui claque comme un fouet aux clochettes multiples, [Dominique
Dupuy] permet l’alliance entre matières nobles et lui-même, sans qu’aucun ne soit réduit à l’état d’ "objet".
Le dernier tableau rejoint le premier, finissant ainsi le cercle que dessinait le spectacle. »(2)
Cette série de solos sera également présentée la même année, en 1979, au Théâtre de Lenche, à
Marseille. -
Van Goethem, Charlotte
23 août 2011, par abdelNée à Paris le 18 juillet 1870, Louise-Joséphine Van Goethem est la troisième fille d’un tailleur et d’une blanchisseuse d’origine bruxelloise. Ses soeurs aînées la précèdent à l’Opéra de Paris : Antoinette y est figurante de la danse à la fin des années 1870 et Marie-Geneviève (dite Marie), engagée comme quadrille
en 1880 dans le corps de ballet en est révoquée en 1882. C’est sous le nom de Charlotte Van Goethem (souvent orthographié Van Goethen) que Louis Joséphine réalise quant à elle (...)