« Radha » est l’un des tout premiers solos créés par la danseuse américaine Ruth Saint Denis (1879-1968). C’est surtout celui qui, immédiatement remarqué, marque l’essor de la carrière de cette artiste en Europe et aux Etats-Unis. A la suite du succès de « Radha », l’obscure danseuse de music-hall Ruthie Dennis adopte le nom de scène de Ruth Saint Denis, avec lequel elle conquiert une notoriété internationale et devient l’une des chefs de file de ce qui sera considérée comme la première danse moderne. « Radha » ouvrira dans la carrière de Ruth Saint Denis une veine d’oeuvres d’inspiration orientale qui lui vaudront une immense réputation.
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Suquet, Annie
Articles
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Radha
28 septembre 2011, par abdel -
Morts pudiques (Les)
22 décembre 2011, par abdel« Les Morts pudiques », solo de Rachid Ouramdane, trouve son origine dans une recherche sur le net.
Curieux des représentations de la mort dans l’univers du web, le chorégraphe a commencé par entrer les
mots « jeune » et « mort » sur un moteur de recherche. Une avalanche d’informations a surgi : 76000
entrées connectant les deux thèmes ! En filtrant cette multiplicité, le chorégraphe a vu peu à peu émerger
un panorama d’attitudes et de réactions témoignant, dans la jeunesse actuelle, d’un imaginaire de la mort
puissant. Il a notamment constaté l’importance du thème du suicide, très présent dans les informations
circulant sur le net et témoignant d’une fascination morbide : suicides en direct sur le net, suicides collectifs
organisés au Japon via la toile, suicides des kamikazes musulmans... Si la mort est partout sur le net, elle
est pourtant étrangement déréalisée. Pour Rachid Ouramdane, les médias et la toile tendent à « vide[r] la
mort de son sens » en la traitant par la spectacularisation, la banalisation ou le déni. Avec « Les Morts
pudiques », Ouramdane cherche à réinvestir l’imaginaire de la mort de manière positive : il part à la
recherche de ce que l’idée de la mort « peut avoir de vitalisant » dans le monde d’aujourd’hui. -
Isadora Duncan - La Marseillaise
23 décembre 2011, par abdelC’est dans une France déchirée par la première guerre mondiale que la danseuse Américaine Isadora Duncan (1877-1927) crée le solo intitulé « La Marseillaise », sur l’hymne militaire du même nom composé par Claude-Joseph Rouget de Lisle en 1792(1). Jouant de la référence révolutionnaire et patriotique, Isadora Duncan, drapée de rouge(2), chorégraphie un solo puissamment émotionnel pour exhorter les Français au courage et à la résistance contre l’ennemi. La danseuse, très attachée à la (...)
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Hexentanz
23 septembre 2011, par abdelEn 1913, Mary Wigman (1886-1973) quitte Hellerau, la célèbre école de rythmique dirigée par le musicien et pédagogue suisse Emile Jaques-Dalcroze (1865-1950) près de Dresde. Elle y a étudié deux ans, mais sort insatisfaite de cet enseignement qui, selon elle, met le mouvement au service de la musique et gomme la personnalité de l’interprète. Or Wigman a l’intuition que la danse peut se suffire à elle-même. Par le jeu de ses rythmes internes (respiratoires et physiologiques), le corps recèle sa propre musique et chacun possède la sienne : la danse doit pouvoir se fonder sur cette musicalité organique. Il faut l’explorer pour découvrir des potentialités de mouvement et d’expressivité inédites, loin des figures codifiées de la danse classique. Mary Wigman renonce à devenir professeur de rythmique et part en quête d’une nouvelle conception de la danse, émancipée de la musique.
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Le bleu est à la mode cette année
22 décembre 2011, par abdelDans « N°11 : Le bleu est à la mode cette année », titre choisi en référence à un chapitre de Roland
Barthes dans « Système de la mode », Laure Bonicel entreprend de décrypter et perturber les effets,
sournoisement omniprésents, des images publicitaires de mode sur la représentation de soi. Mannequins
irréels, silhouettes filiformes, visages radieux et sans âge. Ces stéréotypes, qui nous manipulent à notre
insu, sont passés au crible. Personne n’échappe à la mode, dit Laure Bonicel. Derrière le formatage des
corps, c’est cependant celui, « non moins collectif, des pensées et des identités » qui inquiète la
chorégraphe. L’uniformisation des différences, « cette obsession, si présente actuellement, de vouloir créer
des êtres identiques et de plus en plus performants », est une préoccupation récurrente de Bonicel
depuis ses débuts de chorégraphe, en 1993, à la tête de l’association Moleskine. « L’uniformisation ne
tend-elle pas vers une certaine forme de fascisme ? », s’interroge l’ex-danseuse d’Anne Teresa de
Keersmaeker, Odile Duboc et Mark Tompkins, dans un entretien avec Geneviève Vincent en 2001, au
moment de la création de « Millefeuilles ». -
Death of Adonis
23 septembre 2011, par abdelC’est dans la paisible retraite estivale de Mariarden, un village du New Hampshire abritant une colonie d’artistes de théâtre expérimental autour d’un centre d’art, que le chorégraphe américain Ted Shawn (1891-1972) trouve le temps, entre deux tournées de la Denishawn company et sans cesser ses activités pédagogiques(1), de régler pour lui-même le solo « Death of Adonis ». Nu, à l’exception d’une feuille de vigne judicieusement placée, le danseur se tient, au début de son solo, immobile sur un piédestal. Il est maquillé de blanc des pieds à la tête, son corps revêtant ainsi l’aspect d’une statue de marbre. Peu à peu, la statue s’anime : le danseur commence à respirer de manière visible, puis enchaîne au ralenti trente-deux poses. Inspirées de l’art antique (extrêmement en vogue au tournant des XIXe et XXe siècles), ces poses relatent des épisodes du mythe d’Adonis, dieu grec célèbre pour sa beauté et incarnant le principe mâle de la reproduction. Le solo « Death of Adonis » illustre une scène de chasse. Il se termine par une évocation de la mort du dieu, tué par un sanglier(2). La gravité des mouvements de Ted Shawn est soutenue par les accents de l’ « Adagio pathétique » de Benjamin Godard.
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A posteriori
22 décembre 2011, par abdelEn 1985, un an à peine après la fondation de La Liseuse, sa compagnie, Georges Appaix adopte le principe de titrer ses spectacles en suivant les lettres de l’alphabet. La même année, il connaît ses premiers grands succès de chorégraphe avec la création d’ « Agathe » (inspirée du personnage de la soeur d’Ulrich dans « L’Homme sans qualités » de l’auteur autrichien Robert Musil) et surtout d’ « Antiquités » (réglée sur les vers de « L’Odyssée » d’Homère)(1). Dès lors, l’oeuvre de l’artiste d’origine marseillaise (né en 1953) ne cessera plus d’approfondir ses liens avec la langue poétique, entendue non seulement comme un creuset de significations, mais aussi de sonorités, de textures, de rythmes propres à résonner dans les corps. Comme pour souligner la constance de son imprégnation littéraire, le corpus chorégraphique d’Appaix s’est construit au fil du temps sur le mode d’un abécédaire. Depuis « Basta » (1989), « De et par » (1991), « Erre de Trois » (1991), « F. » (1992), etc., jusqu’aux pièces récentes telles que « Non seulement... » (2003), « Once upon a time » (2004) et « Pentatonique » (2005), aucune oeuvre n’a dérogé à ce principe.
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Hadid
22 décembre 2011, par abdelElle est française, il est égyptien. Née à Carthage (Tunisie) en 1964, Laurence Rondoni a participé à l’essor de la nouvelle danse française des années 1980, aux côtés de Daniel Larrieu, dont elle a été l’interprète pendant quinze ans. Elle crée aujourd’hui des oeuvres pluridisciplinaires. Mohamed Shafik est né en 1972 au Caire. Il y a fait ses débuts dans une troupe de danse folklorique, avant d’être engagé, en 1992, dans la compagnie de l’Opéra du Caire. Il découvre la danse contemporaine à travers des workshops, donnés notamment par des danseurs de Wim Vandekeybus et se lance dans la création chorégraphique en 2000.
Lorsque Laurence Rondoni et Mohamed Shafik se rencontrent au Caire, en 2002, rien ne les prédestine donc à travailler ensemble : itinéraires et univers esthétiques hétérogènes, conditions de vie et de travail très différentes. Leur projet de collaboration s’origine d’emblée dans le désir d’explorer des différences. Une première oeuvre en commun, le duo « Bel Arabi Feel », créé au CND en 2003, les montrait chacun dans son monde, radicalement étrangers l’un à l’autre, mais désireux pourtant de partager un espace de représentation. « Hadid » est la seconde collaboration de Laurence Rondoni et Mohamed Shafik et témoigne d’une nouvelle orientation dans leur partenariat artistique. -
Sans objet
21 décembre 2011, par abdelNée en 1971, d’origine franco-japonaise, Mié Coquempot a grandi à Genève où elle a reçu une formation
de pianiste de 1974 à 1989. A dix-huit ans, elle s’embarque pour New York où elle suit une formation en
danse à la Julliard School. Au cours de sa carrière d’interprète, menée essentiellement en France, elle a
notamment dansé pour Daniel Larrieu, Odile Duboc, Peter Goss et Serge Ricci. -
A titre provisoire
27 juillet 2011, par abdelUne interprète pour trois chorégraphes Un solo en forme de triptyque
« A titre provisoire » met en perspective trois univers chorégraphiques à travers une seule interprète : Françoise Leick. Julyen Hamilton, Karim Sebbar et Maguy Marin lui ont chacun réglé un solo, en toute indépendance, mais à l’invitation de l’interprète. Présentées dans une même soirée, ces pièces chorégraphiques constituent les trois volets d’un solo au long cours. Le spectacle dure en effet deux heures, une gageure pour l’interprète.
Les protagonistes d’« A titre provisoire » se connaissaient déjà. L’idée de ce triptyque leur a donné l’occasion de se retrouver. Pour ce projet, Maguy Marin et Françoise Leick ont ainsi renoué un dialogue, jadis étiré sur quinze années de travail en commun. Françoise Leick et Karim Sebbar ont tous deux été interprètes dans la compagnie de Maguy Marin, avant de danser avec Julyen Hamilton. Cette rencontre a été déterminante pour Françoise Leick, comme pour Karim Sebbar, puisqu’en plongeant dans le travail de l’improvisateur anglais, ils ont, l’un et l’autre, trouvé l’orientation qui caractérise aujourd’hui leur approche chorégraphique, essentiellement fondée sur des démarches de composition instantanée. Ces convergences ne conduisent cependant à une aucune homogénéité de style.
Françoise Leick
Elle commence sa carrière d’interprète professionnelle au sein de la Compagnie Maguy Marin. Pendant quinze ans, elle y développe une recherche axée sur la construction de personnages et l’utilisation de la voix en relation avec le mouvement. En 1997, sa rencontre avec Julyen Hamilton l’oriente vers les pratiques d’improvisation et modifie sa conception de la composition, sans effacer son intérêt pour la dimension théâtrale de la danse. L’originalité du travail de Françoise Leick, qui a également été interprète pour Mark Tompkins, tient dans ce mélange. Elle signe aujourd’hui ses propres projets chorégraphiques. Pour « A titre provisoire », elle retrouve temporairement le travail d’interprète.