En 1997, à l’occasion de la restauration de la statue « La Petite Danseuse de quatorze ans » d’Edgar
Degas, l’atelier de couture de l’Opéra de Paris fut chargé par le Musée d’Orsay de la réfection du tutu qui
habillait la sculpture. Les recherches entreprises alors par Martine Kahane pour mener à bien cette mission
la poussèrent à s’interroger sur l’identité du modèle et par-delà, sur son histoire familiale. Les fruits de sa
minutieuse enquête furent publiés à l’automne 1998 dans la revue du Musée d’Orsay. A la lecture de cet
article, Brigitte Lefèvre, directrice de la danse à l’Opéra, eut l’idée d’en tirer un argument de ballet et en
passa la commande à Patrice Bart et Martine Kahane. La vie des soeurs Van Goethem constitua ainsi le
point de départ d’une création qui, plus largement, se voulait comme un double hommage à la danse
classique et au palais Garnier.
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Textes
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Petite Danseuse de Degas (La)
22 décembre 2011, par abdel -
Morts pudiques (Les)
22 décembre 2011, par abdel« Les Morts pudiques », solo de Rachid Ouramdane, trouve son origine dans une recherche sur le net.
Curieux des représentations de la mort dans l’univers du web, le chorégraphe a commencé par entrer les
mots « jeune » et « mort » sur un moteur de recherche. Une avalanche d’informations a surgi : 76000
entrées connectant les deux thèmes ! En filtrant cette multiplicité, le chorégraphe a vu peu à peu émerger
un panorama d’attitudes et de réactions témoignant, dans la jeunesse actuelle, d’un imaginaire de la mort
puissant. Il a notamment constaté l’importance du thème du suicide, très présent dans les informations
circulant sur le net et témoignant d’une fascination morbide : suicides en direct sur le net, suicides collectifs
organisés au Japon via la toile, suicides des kamikazes musulmans... Si la mort est partout sur le net, elle
est pourtant étrangement déréalisée. Pour Rachid Ouramdane, les médias et la toile tendent à « vide[r] la
mort de son sens » en la traitant par la spectacularisation, la banalisation ou le déni. Avec « Les Morts
pudiques », Ouramdane cherche à réinvestir l’imaginaire de la mort de manière positive : il part à la
recherche de ce que l’idée de la mort « peut avoir de vitalisant » dans le monde d’aujourd’hui. -
May B
22 décembre 2011, par abdelEn 1959, Maguy Marin commence à étudier la danse classique au conservatoire de Toulouse puis se
perfectionne à Paris auprès de Nina Vyroubova. A Strasbourg où elle est engagée dans la compagnie de
ballet, elle rencontre les étudiants acteurs du Théâtre national de Strasbourg. Elle décide alors d’élargir sa
formation et intègre la toute nouvelle école Mudra créée par Maurice Béjart, dont l’enseignement mêlant
danse, voix, jeu théâtral, improvisation et rythme bouleverse tous ses repères. Avec d’autres danseurs de
Mudra, Maguy Marin crée un groupe de recherche théâtral, puis danse pendant trois années au sein du
Ballet du XXe siècle de Maurice Béjart. En 1978, elle créé, avec Daniel Ambash, le Ballet théâtre de l’Arche
dont le nom n’est pas sans résonance avec la pensée de leurs projets à venir : l’arche comme pont renvoie
au désir de mettre en relation divers genres spectaculaires. « Il s’agira certes de danse, mais dans un
rapport étroit avec des formes de spectacles plus complètes, s’approchant du théâtre dramatique. »(1) La
même année, elle remporte le premier prix du Concours international de chorégraphie de Bagnolet après
avoir été lauréate en 1977 de celui de Nyon.
En 1981, le directeur de la maison de la Culture de Créteil, Jean Morloc, accueille Maguy Marin dans sa
structure. Elle y réalise alors « May B ». Ce premier accueil se prolonge en résidence jusqu’à ce qu’elle
prenne la direction en 1990 du Centre chorégraphique national de Créteil. Puis elle décide de s’installer
dans un quartier enclavé de Rillieux-la-Pape en 1998. Un nouveau centre chorégraphique dont elle prend la
direction y voit le jour et est inauguré en 2006. Parallèlement, Maguy Marin achète dès son arrivée à Lyon,
une usine désaffectée à Sainte-Foy-lès-Lyon pour en faire un lieu de création ouvert aux artistes intitulé
Ramdam et ce grâce aux droits d’auteurs dus au succès économique de « May B ». a Maison de la culture
de Créteil Jean Morloc accueille Maguy Marin dans sa structure. Elle y réalise alors « May B ». Ce premier
accueil se prolonge en résidence jusqu’à ce qu’elle prenne la direction en 1990 du Centre chorégraphique
national de Créteil. Puis elle décide de s’installer dans un quartier enclavé de Rillieux-la-Pape en 1998. Un
nouveau centre chorégraphique dont elle prend la direction y voit le jour et est inauguré en 2006.
Parallèlement, Maguy Marin achète dès son arrivée à Lyon, une usine désaffectée à Sainte-Foy-lès-Lyon
pour en faire un lieu de création ouvert aux artistes intitulé Ramdam et ce grâce aux droits d’auteurs dus au
succès de « May B ». -
Magyar Tancok
22 décembre 2011, par abdelEn 2004, à l’occasion d’un voyage en Hongrie, son pays natal, Eszter Salamon redécouvre la danse
traditionnelle hongroise, base de sa formation de danseuse. En effet, si Salamon est aujourd’hui reconnue
comme une interprète et une chorégraphe contemporaine, elle a pratiqué la danse traditionnelle de cinq à
vingt ans. Elle l’a ensuite abandonnée pendant quinze ans pour s’adonner à la danse classique d’abord,
puis à diverses formes de danse contemporaine.
En plongeant à nouveau dans les danses traditionnelles, Salamon a donc vécu un retour aux sources. Elle
a retrouvé intacte la jubilation de ces danses collectives. C’est d’ailleurs à ses yeux un aspect foncièrement
subversif de nombreuses danses traditionnelles que d’inviter au déferlement d’un plaisir partagé plutôt que
de « viser à la productivité ». Cette expérience a également permis à Eszter Salamon de renouer avec
un héritage familial, puisque ces danses lui ont été transmises par sa mère, professeur de danse folklorique
hongroise. -
Le bleu est à la mode cette année
22 décembre 2011, par abdelDans « N°11 : Le bleu est à la mode cette année », titre choisi en référence à un chapitre de Roland
Barthes dans « Système de la mode », Laure Bonicel entreprend de décrypter et perturber les effets,
sournoisement omniprésents, des images publicitaires de mode sur la représentation de soi. Mannequins
irréels, silhouettes filiformes, visages radieux et sans âge. Ces stéréotypes, qui nous manipulent à notre
insu, sont passés au crible. Personne n’échappe à la mode, dit Laure Bonicel. Derrière le formatage des
corps, c’est cependant celui, « non moins collectif, des pensées et des identités » qui inquiète la
chorégraphe. L’uniformisation des différences, « cette obsession, si présente actuellement, de vouloir créer
des êtres identiques et de plus en plus performants », est une préoccupation récurrente de Bonicel
depuis ses débuts de chorégraphe, en 1993, à la tête de l’association Moleskine. « L’uniformisation ne
tend-elle pas vers une certaine forme de fascisme ? », s’interroge l’ex-danseuse d’Anne Teresa de
Keersmaeker, Odile Duboc et Mark Tompkins, dans un entretien avec Geneviève Vincent en 2001, au
moment de la création de « Millefeuilles ». -
Incarnat
22 décembre 2011, par abdelEn 2003, la chorégraphe Lia Rodrigues s’installe avec sa compagnie dans la favela De Maré, un bidonville
de Rio de Janeiro dont la population dépasse celle de plusieurs villes brésiliennes. Un ancien atelier de
construction de bateaux donné par un commerçant au CEASM (Centre d’études et d’actions solidaires de
Maré) transformé en maison de la culture tient lieu de résidence à la compagnie. Le temps de travail est
alors bien souvent utilisé à remettre en état le hangar afin que les danseurs puissent travailler dans des
conditions acceptables. De cette expérience naît la pièce « Incarnat » en 2005, produite dans le cadre du
Festival d’automne à Paris et de l’Année du Brésil en France. -
Histoire(s), sur les traces du Jeune Homme et la mort
22 décembre 2011, par abdelLe Culturgest de Lisbonne organise régulièrement des hommages à de grands artistes ou à des oeuvres
marquantes de l’histoire de la danse, en passant commande à des chorégraphes actuels. C’est dans le
cadre de ce programme, par exemple, que Mark Tompkins crée un solo consacré à Joséphine Baker qui
est ensuite intégré à sa pièce « Hommages ». En 2003, le Culturgest décide de rendre hommage à la pièce
« Le Jeune Homme et la mort » de Roland Petit, créée en 1946, et fait appel à la jeune chorégraphe Olga
de Soto.
Cette danseuse et chorégraphe espagnole installée en Belgique, crée, depuis 1992, ses propres
chorégraphies, et travaille tout particulièrement la confrontation de sa danse à des oeuvres de musique
contemporaine. Formée essentiellement à la danse contemporaine, Olga de Soto n’a que peu de choses à
voir avec « Le Jeune Homme et la mort », pièce du répertoire néo-classique français. Si la chorégraphe a
largement exploré les rapports entre chorégraphie et musique, elle est ici confrontée à une pièce où la
musique fut choisie le soir de la première, presque par hasard, selon les souhaits de Jean Cocteau, qui
souhaitait expérimenter ce processus de création.
Cette commande inattendue du Culturgest a finalement incité Olga de Soto à imaginer une démarche
originale pour rendre hommage à une pièce a priori assez éloignée de son univers artistique. -
Hadid
22 décembre 2011, par abdelElle est française, il est égyptien. Née à Carthage (Tunisie) en 1964, Laurence Rondoni a participé à l’essor de la nouvelle danse française des années 1980, aux côtés de Daniel Larrieu, dont elle a été l’interprète pendant quinze ans. Elle crée aujourd’hui des oeuvres pluridisciplinaires. Mohamed Shafik est né en 1972 au Caire. Il y a fait ses débuts dans une troupe de danse folklorique, avant d’être engagé, en 1992, dans la compagnie de l’Opéra du Caire. Il découvre la danse contemporaine à travers des workshops, donnés notamment par des danseurs de Wim Vandekeybus et se lance dans la création chorégraphique en 2000.
Lorsque Laurence Rondoni et Mohamed Shafik se rencontrent au Caire, en 2002, rien ne les prédestine donc à travailler ensemble : itinéraires et univers esthétiques hétérogènes, conditions de vie et de travail très différentes. Leur projet de collaboration s’origine d’emblée dans le désir d’explorer des différences. Une première oeuvre en commun, le duo « Bel Arabi Feel », créé au CND en 2003, les montrait chacun dans son monde, radicalement étrangers l’un à l’autre, mais désireux pourtant de partager un espace de représentation. « Hadid » est la seconde collaboration de Laurence Rondoni et Mohamed Shafik et témoigne d’une nouvelle orientation dans leur partenariat artistique. -
Fille du pharaon (La)
22 décembre 2011, par abdelEn Egypte, un jeune anglais (Lord Wilson) et son serviteur (John Bull) rencontrent des marchands arabes. Ces derniers les invitent sous leur tente. Subitement une tempête se lève. Tous se réfugient dans une pyramide.
Dans cette pyramide repose Aspicia la fille d’un grand pharaon d’Egypte. Le gardien du temple demande aux intrus de respecter le silence. Les marchands s’installent discrètement et sortent leurs pipes d’opium. Alors que l’un des marchands est déjà victime d’un délire agité, Lord Wilson désire découvrir les effets de l’opium. Il s’endort vite ; tout le groupe se retrouve alors enveloppé par les volutes de fumée tandis que le rêve de Lord Wilson prend forme sous nos yeux : les momies sortent de leur sarcophage, Aspicia aperçoit Lord Wilson et lui pose la main sur le coeur. La métamorphose est immédiate. Le lord anglais devient l’égyptien Taor, son serviteur s’appelle désormais Passiphonte. Taor, déjà amoureux, tente de suivre Aspicia qui disparaît dans la brume.
Dans la forêt, Taor et Passiphonte retrouvent la princesse endormie. Taor met à son tour sa main sur le coeur d’Aspicia. Tous deux se contemplent alors, ignorant tout jusqu’aux serviteurs présents. Des cors de chasse retentissent ; sur les conseils d’Aspicia, Taor se cache. Malgré les injonctions de son esclave Ramzé, la fille du pharaon refuse de fuir l’étranger et elle accompagne les chasseurs à la poursuite d’un lion. D’abord encerclé, l’animal s’enfuit et se dirige vers la jeune fille. Taor, témoin de la scène, sort de sa cachette prend un arc et tue le lion. Il rattrape dans ses bras, avant qu’elle ne tombe, Aspicia qui s’est évanouie.
Sur ces entrefaits, le pharaon arrive en grande pompe avec sa suite. Horrifié de voir sa fille dans les bras d’un étranger, il le fait arrêter. La princesse revient à elle et explique qu’elle doit la vie à Taor. Le souverain, rassuré, lui rend sa liberté et le convie dans son palais. -
Ce dont nous sommes faits
22 décembre 2011, par abdel« Ce dont nous sommes faits » répond à une commande faite à la chorégraphe brésilienne Lia Rodrigues pour la commémoration des 500 ans de la découverte du Brésil. La proposition est acceptée mais son énonciation pose rapidement problème : comment envisager cet événement comme une commémoration alors même qu’il a débuté par un génocide, la décimation des populations et cultures indigènes ? Aussi, comme pour la plupart de ses pièces, Lia Rodrigues prend le temps nécessaire pour la création (qui s’étale sur les années 1999 et 2000) et amorce son processus de travail en interrogeant la signification du terme « découvrir ».
L’autre point de départ de cette recherche est le questionnement qui anime Lia Rodrigues et son équipe, directement liées au champ artistique dans lequel ils s’inscrivent et à leur manière de s’y positionner - des interrogations autour des notions de citoyenneté, d’histoire, de mémoire, de la place et de l’intérêt de l’art du point de vue social.